Les statistiques de l’INS sur les entreprises sont enfin là. Le nombre d’entreprises tunisiennes s’est élevé à 801 453 fin 2020, dépassant le cap des 800 000 pour la première fois de l’histoire. En tout, la création nette d’entreprises est de 19 338 nouvelles entités.
Par secteur, les services occupent la première place avec 704 344 entités. Le commerce de détail (hors automobiles et motocycles) est l’activité qui englobe le nombre le plus élevé d’opérateurs avec 240 026 entreprises. En deuxième position, il y a les sociétés spécialisées dans le transport et l’entreposage avec 109 658 entreprises. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques complètent le podium avec 55 351 entreprises. Le tissu industriel est composé de 91 542 entreprises et l’agriculture compte 5 657 entités.
Par forme juridique, 622 578 entreprises sont sous la forme de personnes physiques. 37 047 sont des sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée, alors que 130 527 entités sont sous forme de SARL. Seules 6 309 entreprises sont anonymes.
Par nationalité, 784 888 entreprises sont tunisiennes contre 16 565 de nationalité étrangère. Les entreprises privées onshore sont au nombre de 769 207 contre 32 246 offshore.
Par nombre de salariés, 704 317 entreprises ne comptent aucun employé, s’agissant de patentes individuelles. Celles qui comportent 2 salariés au maximum sont au nombre de 55 385. 806 sociétés seulement comportent plus de 200 salariés, ce qui prouve que la Tunisie ne dispose pas réellement de grandes entreprises.
Tunis abrite le plus grand nombre de sociétés, avec 144 853 entités, devant Sfax (78 241) et Sousse (59 803).
Ces chiffres expliquent pourquoi il y a des difficultés à avoir un rendement fiscal pour l’Etat. La plupart des entités sont petites et emploient peu de personnes. Elles ne peuvent pas générer des revenus importants, sans compter que la majeure partie des patentés bénéficient du régime forfaitaire. Le seul moyen pour avoir des dizaines de grandes entreprises qui emploient des milliers de personnes est d’attirer les industriels les plus importants de la région pour investir. Mais avant de faire cela, il faut préparer le terrain fiscal, bancaire et surtout logistique. Encore une fois, le développement de ce pays se trouve bloqué par des goulots d’étranglement qui n’en finissent pas.