Entre 2019 et 2020, il y a eu des changements profonds en matière de profils de risque. Il faut dire qu’il y a eu l’événement Covid-19 qui a eu la peau de plusieurs professionnels. Les derniers chiffres sectoriels, publiés dans le Rapport annuel de la Banque centrale et relatifs à septembre 2020, évoquent un taux de créances classées de 13,1% contre 13,4% sur la même période en 2019. De même, le taux de couverture des créances classées par les provisions s’est accru de 2,3 points de pourcentage en passant de 55,9% fin 2019 à 58,2% au terme du mois de septembre 2020.
Le secteur qui s’est offert la part du lion des créances classées est l’Industrie, avec 33,3% des prêts non performants. En 2019, sa part était de 30,7%. Il est suivi par le Commerce avec 17,4%, 100 points de base de plus par rapport à l’exercice précédent. Le secteur des Hôtels et Restauration complète le podium avec une contribution de 12,9%, avec la différence d’une réduction de sa part de 2,1% par rapport à 2019.
Parmi les autres secteurs qui affichent une amélioration de leur profil de risque, il y a l’Agriculture (5,3% des créances classées), les autres services (8,1%), et le Transport et Communication (4,4%). La détérioration a concerné la Promotion immobilière (7,1%) et les particuliers (11,6%).
En réalité, il faut prendre ces chiffres avec un peu de précaution car ils sont calculés fin septembre 2020. Il ne faut pas oublier que les mesures prises par la Banque centrale, dans le cadre de sa stratégie de lutte anti-Covid, ont autorisé les banques à ne pas déclasser les sociétés qui reportent le remboursement de leurs échéances de crédits. Ces mesures ont été prolongées d’une année. Le vrai impact de la crise sanitaire sera donc dévoilé dans les chiffres de décembre 2021. Les craintes des agences de notation, quant à la dégradation de la qualité de l’actif, sont bien fondées.
Les ratios de solvabilité (13,2%) et du Tier 1 (10,8%) devraient être, au mieux, stables par rapport à 2020. L’amélioration de l’année dernière est largement attribuée à la non-distribution de dividendes, ce qui n’était pas le cas cette année. Les banques doivent se montrer plus prudentes pour préserver la qualité de leurs bilans. La reprise de l’économie passe par un secteur bancaire en bonne santé car nos entreprises écartent les autres ressources de refinancement.