Mondher Bellalah, expert international dans le domaine économique et financier, est spécialiste des risques. Il est l’auteur de 20 livres et de 150 articles. Il a répondu aux questions de Managers au sujet de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie chez Moody’s.
Cette dégradation aura forcément un impact important sur le cours du dinar et sur l’accès aux marchés internationaux. Bellalah a expliqué : “Une dégradation du rating d’un pays implique une hausse de la prime de risque. Cette prime affecte le taux de financement à l’international. Ce dernier devient plus élevé et donc le financement est plus coûteux. Donc le coût de capital et le coût de financement et la charge d’intérêt pèsent plus sur les mécanismes de financement.”
Il a ajouté : “Bien sûr, une hausse des taux réduit la valeur des actifs. Au-delà des effets mécaniques observés, il existe aussi des coûts implicites. En effet, la hausse du coût de financement et le poids de la dette ainsi que l’absence d’opportunités importantes d’investissement peuvent inclure des coûts ou Shadow de défaillance financière.”
Il est encore possible de sauver la situation, en mettant en place un plan d’urgence. Bellalah conseille : “Pour améliorer le rating, et donc pour réduire le taux de financement et la prime de risque, il faut travailler pour créer de la valeur et de la richesse en investissant dans des projets rentables. Autrement dit, il faut investir dans des projets qui rapportent plus que le coût de financement. Ainsi, on crée de la valeur ajoutée qui, à son tour, conduit à un développement économique et une réduction des risques dans le pays. L’amélioration du rating nécessite une amélioration des résultats économiques.”