S’il y a un secteur qui a un potentiel réel de croissance en Tunisie, c’est l’assurance. Le taux de pénétration est de 2,3% seulement, dans une année où le PIB a fondu de 9,2%. Atteindre les chiffres enregistrés au Maroc (taux de pénétration de 4,5%) ou des Emirats Arabes Unis (3,3%) suffira pour donner à cette industrie une autre dimension.
En termes de densité, elle s’est établie à 217,8 TND par habitant, une hausse de 5,6% par rapport à 2019. Nous sommes encore loin de la moyenne mondiale qui est de 2 265 dinars. La part de l’assurance Vie s’élève à 24,3% (53 TND contre une moyenne mondiale de 1 008 TND), alors que la prime moyenne Non-Vie par habitant est de 164,8 TND (contre une moyenne mondiale de 1 257 TND).
Par produits, la police Automobile demeure la plus vendue, représentant 43,2% des primes émises Non-Vie. Elle devance l’assurance des risques de la santé (14,9%) et l’assurance Incendie et Risques D (13%).
Côté indemnisations, l’année 2020 a connu une diminution significative de 5,1% par rapport à 2019. Les règlements payés au titre des dommages Automobile (47,2% du total des indemnisations) ont connu une baisse de 14% à 636,2 MTND. C’est une tendance exceptionnelle achevée grâce au confinement, et qui ne s’est réalisée auparavant qu’une seule fois en 2004.
L’assurance groupe maladie a conservé sa 2ème position dans le montant global des indemnisations payées par le secteur (22,6% à 305,5 MTND).
Les compagnies d’assurances ont continué la constitution de provisions techniques pour faire face à leurs engagements envers leurs assurés. Elles ont atteint 5 968 MTND.
Face à ces provisions, les assureurs disposent de placements cumulés de 6 842 MTND, faisant d’eux l’un des plus importants investisseurs institutionnels.
Globalement, l’activité technique a généré un excédent de 250,2 MTND, réalisé à raison de 97,8 MTND par l’assurance Vie et Capitalisation et 152,4 MTND par l’assurance Non-Vie. L’exercice comptable 2020 a été clôturé avec un résultat net global de 208,7 MTND.
La normalisation de la sinistralité en 2021 devrait se matérialiser par la réduction des bénéfices cette année. Toutefois, les assureurs ont toujours la capacité de générer les résultats qu’ils veulent grâce à leurs stocks de plus-values latentes. Une force de frappe unique dans l’industrie financière tunisienne.