Selon un dernier rapport de l’ESCWA, les bénéfices économiques de la paix en Libye seraient de l’ordre de 161,9 milliards de dollars sur la période 2021-2025, un montant loin d’être négligeable. La part de la Tunisie serait de 9,7 milliards de dollars. En moyenne, notre PIB réel pourrait gagner 3,80% par an. L’Egypte dégagerait 99,7 milliards de dollars, l’Algérie 22,7 milliards et le Soudan 22,7 milliards.
L’impact sur le chômage serait également significatif avec une baisse attendue de 6% des demandeurs d’emploi. L’effet est moins important que celui sur le Soudan (-13,9%) et l’Egypte (8,8%). De plus, les investissements augmenteraient en moyenne de 5,9% en Egypte, 5,49% en Tunisie et 2% en Algérie.
Les bénéfices seraient aussi importants pour les autres pays, à commencer par l’Italie (13 milliards de dollars), l’Allemagne (7,5 milliards), la France (6 milliards) et la Turquie (5,5 milliards).
Les enjeux sont donc de taille pour la Tunisie qui devrait être le premier pays concerné par l’aboutissement du processus de paix. Sur le plan politique, Carthage doit tout faire pour éviter les dérapages, surtout qu’un gouvernement est en place à la Kasbah.
Ces dernières semaines, les élections prévues pour le 24 décembre en Libye ont été reportées suite aux disputes qui se sont déclenchées entre les chefs de factions. Le parlement a retiré la confiance au Gouvernement d’union du Premier ministre Abdelhamid Al-Dbeibah. La meilleure chance pour que le pays sorte de l’ornière est en train de se diriger vers la catastrophe. Les enjeux des nouveaux combats potentiels sont gros, avec les candidatures attendues de Khalifa Haftar et surtout de Saïf al-Islam Kadhafi. Tunis doit veiller plus à la protection de ses intérêts.