L’activité de l’intermédiation boursière a bien résisté en 2020 selon les statistiques publiées dans le rapport du Conseil du marché financier. Pourtant, le volume global des échanges a reculé de 16,4% à 2 807 MTND par rapport à 2019. Cette baisse provient essentiellement des opérations d’enregistrement (-22,6% à 1 216 MTND) et des transactions sur le marché Hors Cote (-93,8% à 11,822 MTND). La crise économique a logiquement affecté les transactions sur les titres des sociétés, qu’elles soient cotées ou non.
Les revenus d’exploitation agrégés des intermédiaires en Bourse se sont établis à 52,308 MTND. La gestion des comptes en valeurs mobilières reste la source de revenus la plus importante (21,685 MTND), devançant largement ceux de négociation et d’enregistrement (10,985 MTND) et des placements de valeurs mobilières et de produits financiers (9,199 MTND). Les études et l’ingénierie financière ont rapporté 4,122 MTND.
Selon le rapport annuel de la BVMT, les cinq intermédiaires les plus actifs (MAC SA, Tunisie Valeurs, BIAT Capital, Amen Invest et UFI) ont accaparé 63,4% des capitaux échangés sur la Cote de la Bourse de Tunis. Pour les opérations d’enregistrement, Tunisie Valeurs est leader avec une part de marché de 22,1%, suivie de BNA Capitaux (16,9% du marché).
Le résultat net consolidé a atteint 8 MTND contre 5 MTND en 2019. Les capitaux propres des intermédiaires en Bourse, avant affectation des bénéfices, étaient de 123,8 MTND (123,5 MTND fin 2019). Cela a permis un ROE de 31,6%. 17 intermédiaires affichent des profits contre 10 seulement en 2019. Le secteur a encore devant lui une grande marge de progression si la culture de l’épargne en Bourse progresse davantage. Actuellement, et selon les statistiques de Tunisie Clearing, il y a 64 579 actionnaires qui détiennent le capital des sociétés cotées, dont 96,6% de personnes physiques.
La répartition par tranche d’âge montre que les actionnaires qui ont entre 50 et 60 ans représentent 30,7% des investisseurs. Ceux qui ont plus de 60 ans viennent en deuxième position avec 21,9% devant ceux âgés de 40 à 50 ans qui représentent 21,6%. Puis plus on est jeune, plus on pèse moins : 17,1% pour les âgés entre 30 et 40 ans, 5,6% pour ceux âgés de 20 à 30 ans et 3,1% pour ceux qui ont moins de 20 ans.
En termes de valorisation, ceux qui sont âgés de plus de 60 ans détiennent 52,7% de la valeur de ces entreprises. 28% sont contrôlés par ceux qui sont âgés entre 50 et 60 ans. 10,8% sont détenus par la tranche 40-50 ans et moins de 10% sont la propriété de tous les autres. La plus grande partie des sociétés reste contrôlée par les actionnaires historiques, qui appartiennent naturellement à ceux âgés de plus de 50 ans. Les plus jeunes sont les plus actifs car ils tentent de rentabiliser une petite épargne. Ils sont l’avenir de la Bourse et la catégorie à cibler pour la pérennité de l’activité de l’intermédiation.