Le baromètre 2021 des entreprises tunisiennes, publié ce matin par EY, a révélé le niveau d’inquiétude sans précédent des chefs d’entreprise : 69% d’entre eux pensent que la situation économique et sociale est “mauvaise”.
Cependant, 21% seulement indiquent qu’ils comptent réduire le niveau de leurs investissements pour l’année à venir. Pour l’ancien ministre des finances Hakim Ben Hammouda, ces résultats démontrent que malgré l’inquiétude qui règne, les dirigeants d’entreprise gardent espoir en l’amélioration de la situation, notamment après l’annonce des mesures exceptionnelles le 25 juillet dernier.
Intervenant au webinaire d’annonce des résultats du baromètre d’EY, Ben Hammouda a indiqué que la nomination de la cheffe du gouvernement, bien qu’elle ait pris plus de deux mois, peut signaler une amélioration relative de la situation. “Nous attendons l’annonce du nouveau gouvernement pour discuter de ses priorités économiques”, a-t-il indiqué. Et d’ajouter : “À mon avis, il est nécessaire de se focaliser sur trois axes majeurs si nous souhaitons changer la donne”.
La stabilisation macroéconomique
Une stabilisation macroéconomique, assure l’ancien ministre des finances, aura un impact important sur les entreprises. Un cadre macroéconomique stable permettrait, d’après lui, de réduire l’inflation et donc d’éviter le besoin d’avoir une politique monétaire restrictive et un taux d’intérêt élevé. Et en réduisant le déficit des finances publiques, les besoins de l’État en dette seront considérablement réduits. “Ceci va donc minimiser l’effet d’éviction et permettre aux banques de jouer leur rôle de financement des entreprises”, a indiqué Ben Hammouda.
Les réformes économiques
Le deuxième axe sur lequel doit focaliser le prochain gouvernement, indique Ben Hammouda, est la mise en place des réformes économiques “nécessaires”. Ces réformes vont permettre de “réduire la dérive des grands déficits ― notamment sur les subventions, et les entreprises publiques en difficulté”, affirme l’ancien ministre. Il ajoute que de telles réformes vont permettre d’améliorer considérablement le climat des affaires, notamment sur la question des autorisations.
Renouer avec la communauté internationale
Le troisième axe clé sera, toujours d’après l’ancien ministre, de relancer les négociations avec le FMI “puis avec la communauté internationale” qui sont à l’arrêt depuis le mois de mai dernier. Cette mesure permettrait, selon lui, d’envoyer un message clair à la communauté internationale que “la Tunisie est de retour”.