Le Ministère de l’Economie, des Finances et d’Appui à l’Investissement a mis à jour les chiffres de l’endettement public. Fin août 2021, l’encours de dette s’est élevé à 101,197 milliards de dinars, soit 81,99% du PIB. La dette extérieure s’est établie à 60,192 milliards de dinars (48,77% du PIB), alors que celle interne a atteint milliards de dinars (33,22% du PIB). Les mouvements des taux de change ont amplifié l’encours de dettes extérieures de 768 millions de dinars.
Par créanciers, la dette multilatérale représente 56,9% de nos engagements extérieurs, contre 25,9% sur les marchés et 17,2% sous forme bilatérale.
Sur les huit premiers mois de l’année, le service de la dette était de 10,204 milliards de dinars, dont 7,637 milliards de dinars de principal et 2,566 milliards de dinars d’intérêts. Ainsi, la Tunisie a déjà payé 65,7% des remboursements prévus pour l’ensemble de l’exercice 2021.
En ce qui concerne l’endettement extérieur, les paiements ont essentiellement concernés les dettes privées obtenues sur les marchés internationaux avec 4,134 milliards de dinars. Celles multilatérales ont totalisé 1,365 milliard de dinars contre 824 millions de dinars pour les dettes bilatérales. Pour la dette locale, l’Etat a remboursé 882 millions de dinars des dettes en devises auprès des banques ainsi que 2,467 milliards de dinars de Bons de Trésor.Le coût d’intérêt de la dette publique s’est élevé à 2,64%, le plus bas sur les dernières années. La dette intérieure coûte 4,03% contre 1,82% pour celle extérieure.
Pour l’endettement additionnel depuis le début de l’année, il a totalisé 9,659 milliards de dinars, soit 51,9% de ce qui est projeté dans le cadre de la Loi de Finances 2021. Seul 4,249 milliards de dinars de dettes extérieurs ont été mobilisées (32,6% des projections) et c’est le marché interne qui a partiellement compensé ce manque (5,410 milliards de dinars jusqu’à fin août 2021 contre 5,580 milliards de dinars initialement budgétisés pour l’ensemble de l’année 2021). L’essentiel de la nouvelle dette extérieure a été orienté vers l’appui budgétaire, soit 3,355 milliards de dinars. La Tunisie a surtout bénéficié de l’appui de l’Union Européenne (970 millions de dinars), de la BIRD (621 millions de dinars), du FMU (329 millions de dinars) et de l’AFD (329 millions de dinars).
Ces chiffres confirment que la fin de l’année sera calme sur le front des paiements de la dette. Les prêts locaux ne posent pas de problèmes, bien qu’ils soient importants. Des arrangements peuvent être trouvés. Pour la dette extérieure, la Tunisie devra payer 2,820 milliards de dinars sur la période septembre – décembre 2021. Déjà, elle a pu avoir 740 millions de dollars de DTS mi-septembre, ce qui permet de couvrir la plus grande partie de ses engagements. La question concerne donc 2022 et les sources potentielles d’endettement extérieur. Certes, l’hypothèse de sortie sur les marchés internationaux sera évoquée, mais sa réalisation dépend de l’évolution de la situation politique et de la position des Etats-Unis et de l’Union Européenne de ce qui se passe à Tunis.