Au Maroc, un programme de 275 millions de dollars a été consacré aux femmes dans l’emploi, afin de les aider à surmonter les écueils professionnels. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Banque mondiale 2021, en particulier le chapitre sur la région MENA.
Renforcer les dispositifs de gouvernance et améliorer la transparence
Dans toute la région, la perception de la corruption et le manque de transparence nuisent à l’efficacité de la réponse à la crise, ce qui aggrave les répercussions économiques, sape la confiance de la population dans les pouvoirs publics et compromet la cohésion sociale. Cette situation est encore exacerbée par l’insuffisance et le peu de fiabilité des données et statistiques. La Banque collabore avec les pays pour renforcer les moyens dont disposent les autorités locales pour fournir des services et dialoguer avec les citoyens, aidant ainsi à renouveler le contrat social. En Jordanie, un nouveau programme pour les résultats doté de 500 millions de dollars a pour objet de renforcer l’investissement public et privé et d’aider le pays à tirer parti des nouvelles perspectives de relance, notamment dans les domaines de la croissance verte, du développement du tourisme et de la participation des femmes au marché du travail. En contribuant à la mise en place de meilleurs systèmes de remontée de l’information, le programme aidera également la Jordanie à renforcer ses mécanismes de responsabilisation pour la mise en œuvre efficace de nouvelles politiques et la promotion des investissements.
Créer des emplois en promouvant des marchés concurrentiels et une croissance tirée par le secteur privé
La crise liée à la Covid‑19 a fortement réduit la production économique dans une région qui avait déjà du mal à créer suffisamment d’emplois pour les jeunes. La baisse de la demande, la suspension des activités non essentielles, les difficultés financières, les fermetures d’établissements et les interruptions des chaînes d’approvisionnement sont autant de facteurs qui ont désorganisé des secteurs cruciaux. Mais il existe aussi des possibilités dans des domaines émergents, tels que la fourniture de services numériques, bien que ceux‑ci nécessitent des investissements dans les infrastructures, les compétences et les capacités. En Jordanie, le Projet jeunes, technologies et emploi, financé à hauteur de 163 millions de dollars, aide les jeunes pauvres et vulnérables — Jordaniens comme Syriens — à trouver des débouchés dans l’économie numérique en améliorant les compétences en adéquation avec le marché du travail, en fournissant un accès aux financements pour les entreprises à forte croissance et en créant des emplois. De même, un projet de 15 millions de dollars en Cisjordanie et à Gaza aide à créer davantage d’emplois hautement qualifiés dans les entreprises informatiques locales.
Faire participer davantage de femmes à l’activité économique pour faire progresser l’égalité des sexes
La région affiche le taux de participation des femmes au marché du travail le plus bas au monde, celles‑ci ayant moins de possibilités, étant peu représentées, ayant moins de moyens d’agir et étant confrontées à des restrictions imposées par la loi et à l’exclusion financière. La crise liée à la Covid‑19 a contribué à l’aggravation de la situation, car les femmes doivent assumer un plus grand nombre de tâches domestiques et ménagères et les taux de chômage sont plus élevés pour elles. La Banque travaille avec les pays pour réduire ces obstacles. Au Maroc, une opération de 275 millions de dollars permet de surmonter les écueils qui entravent la carrière des femmes dans le système national de protection civile en promouvant des processus de recrutement et de promotion plus équitables. Par l’intermédiaire du Laboratoire d’innovation pour l’égalité des sexes pour la région, la Banque réalise également des études d’impact afin de trouver des moyens d’accroître les possibilités économiques pour les femmes. En Irak, en Jordanie et au Liban, le Mécanisme de promotion de la parité pour le Machrek aide à renforcer la participation des femmes à l’économie.
S’attaquer à la fragilité, aux conflits et à la violence
Dans toute la région, l’exclusion sociale et économique reste un facteur clé des conflits et de l’instabilité. Des guerres civiles longues et coûteuses ont engendré un grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, et les fortes inégalités entre les zones urbaines et les zones rurales ont aggravé ces problèmes. Dans le cadre du plan d’action visant à lutter contre la fragilité, les conflits et la violence (FCV), la BM appuie les multiples efforts déployés par le Groupe de la Banque pour s’attaquer aux moteurs de la fragilité, des conflits et de la violence et renforcer la résilience, en particulier pour les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées. Parallèlement, le Plan d’action régional de lutte contre les violences sexistes et le Cadre sur le déplacement des populations du Machrek aident à promouvoir l’inclusion sociale et le soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées.
Au Liban, le Projet d’urgence de transferts monétaires en réponse à la Covid‑19, doté de 246 millions de dollars, a pour objet d’effectuer des transferts monétaires destinés aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du pays, tout en élargissant l’accès aux services sociaux. Au Yémen, la Banque travaille en partenariat avec des organismes du système des Nations unies à l’élargissement de l’accès aux services essentiels (eau, assainissement, transports et énergie), tout en contribuant à améliorer la santé et la nutrition des enfants. En outre, en Jordanie et au Liban, le Mécanisme mondial de financement concessionnel a permis de mobiliser 520 millions de dollars jusqu’en juin 2021 pour soutenir les réfugiés syriens et les communautés d’accueil.
En Irak, le Projet d’urgence d’opération pour le développement, d’un montant de 750 millions de dollars, a permis de reconstruire trois ponts indispensables sur le Tigre afin de revitaliser l’activité économique à Mossoul. Il a également permis de remettre en état plus de 400 kilomètres de routes et 25 autres ponts dans tout l’Irak. Deux autres ponts cruciaux vont être reconstruits, dont l’un, qui permet de relier Mossoul et Dahu, est important pour le commerce. Malgré les difficultés sur le terrain, la Banque continue d’aider les pouvoirs publics à dialoguer avec les citoyens grâce à la technologie, à la flexibilité dans la conception de projets et à l’innovation dans la mise en œuvre.