Les fake news sont le pain quotidien des réseaux sociaux en Tunisie, et le volet économique ne cesse de prendre de l’ampleur. Alors que Carthage a bien scellé les règles du jeu, la carte économique reste l’un des rares moyens qui restent aux détracteurs de Kais Saied pour lui mettre de la pression. Il y a de facto une majorité de la population qui appuie ses décisions, et il semble que la dimension économique soit la seule à pouvoir déstabiliser cette confiance.
Le thème de ces dernières semaines était, sans doute, les salaires des fonctionnaires qui ont apparemment pris quelques jours de retard pour certains ministères. Le chiffre de 626 millions de dinars comme solde du Trésor a circulé comme témoignage que les caisses de l’Etat sont vides et que les rémunérations vont encore tarder. Toutefois, la réalité est différente. Par rapport à la même date durant les mois précédents, le Trésor devrait s’en féliciter et pourrait entamer le mois d’octobre avec un peu de sérénité.
Ce problème de manque d’informations économiques crée de la panique, surtout que plusieurs sites de renommée l’ont repris avec l’appui de certains experts qui prétendent que l’Etat est au bord de la faillite. Il est incontestable que les finances publiques souffrent, mais nous ne sommes pas encore arrivés à une telle situation. Les techniciens du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement ont un vrai défi à relever pour clôturer l’exercice budgétaire, surtout avec le calendrier garni de remboursement de dettes internes.
L’un des points que le futur Chef de Gouvernement devrait traiter est la communication par les différents ministères. Il ne faut pas laisser des intox traîner car l’histoire a montré que le Tunisien n’efface jamais de sa tête la première information qu’il apprend sur un sujet. Pour qu’il soit convaincu qu’elle est fausse, il faut des efforts colossaux. De nouvelles méthodes de travail et de communication sont à mettre en place, comme partout dans le monde. Lorsqu’il y a des difficultés, il faut les annoncer et donner la feuille de route pour les contourner afin de ne pas laisser la porte ouverte aux mauvaises interprétations. Cela fait partie de la nouvelle Tunisie qu’on veut, celle des institutions et non des personnages.