La Poste tunisienne vient de relancer l’appel d’offres international N°12/P-BAD/2020 pour l’acquisition d’un logiciel ERP, avec un financement BAD à hauteur de 12 millions d’euros.
Le premier appel d’offres lancé en 2017 a été déclaré infructueux.
Toutefois, les caractéristiques techniques et administratives exigées éliminent toutes les solutions logicielles tunisiennes et favorisent les logiciels étrangers et particulièrement le logiciel SAP.
En effet, le cahier des charges élimine toutes les sociétés tunisiennes de manière subtile en exigeant que le soumissionnaire doive obligatoirement avoir au moins 2 références durant les années 2016-2021 d’une valeur minimale de 23 millions de dinars, c’est-à dire l’équivalent de 8 500 000 de US $.
Sachant qu’aucune entreprise tunisienne et qu’aucun projet logiciel en Tunisie n’a dépassé la barre des 10 millions de TND comme budget, sauf dans des cas très rares. C’est un comble pour un pays leader en TIC et qui est le premier pays producteur et exportateur de logiciels en Afrique. Et où le secteur TIC dépasse 12% du PIB en 2020.
La Poste en tant qu’entreprise publique se doit d’encourager la production nationale de logiciels, pour créer de la valeur, booster l’emploi et sauvegarder les devises. En outre, il s’agit d’avoir une Indépendance digitale nationale. A un moment où la Tunisie peine à avoir des devises fortes.
Il faudra nous expliquer les raisons cachées derrière cette exigence et cette exclusion.
Le Président Kais Saied ne doit pas seulement inspecter les dépôts et les circuits de distribution, mais regarder aussi du côté des appels d’offres publics et favoriser la production nationale, surtout dans le domaine digital.