AfricArena, un accélérateur technologique africain qui gère des concours d’innovation sur tout le continent africain, a publié un rapport sur le financement des startups africaines. Selon ses estimations, le financement via les véhicules de capital-risque serait de l’ordre de 2,25 à 2,80 milliards de dollars en 2021. C’est un record après une modeste année 2020 marquée par une baisse des investissements de 29%.
Pourtant, 2020 a connu certaines opérations majeures, comme celles du kényan DPO Group (288 millions de dollars) et des deux nigérians Flutterwave (205 millions de dollars) et Paystack (200 millions de dollars). Globalement, sur la période 2014-2019, les financements early stage par le capital-risque restent concentrés par les entités de l’Afrique du Sud (21% des montants), du Kenya (18%) et du Nigeria (14%).
Le rythme devrait s’accentuer davantage durant les années à venir, avec 3,8 à 4,7 milliards de dollars en 2022 et jusqu’à 6,8 milliards de dollars en 2023. À l’horizon 2025, les investissements en capital-risque en Afrique atteindraient le seuil des 10 milliards de dollars.
Derrière cette dynamique, il y a des catalyseurs. Les programmes spécifiques pour encourager la digitalisation des entreprises africaines se sont multipliés, financés par l’Europe, les Etats-Unis, le Japon et la Chine. La multiplication des transactions qui valorisent correctement les startups et l’intérêt des fonds à plusieurs entités a incité les entrepreneurs à se lancer dans de grands projets. L’amélioration du cadre réglementaire, comme les startup-acts, devrait faciliter les opérations d’investissements dans les pépites technologiques africaines.
Pour la Tunisie, elle ne figure pas parmi le top 10 des pays où les véhicules du capital-risque jouent un rôle important dans le financement de l’innovation technologique. Ils n’ont contribué qu’à hauteur de 7 millions de dollars en 2020, soit 0,0088% du PIB. Le deal moyen s’est élevé à 0,490 million de dollars, l’un des plus faibles du continent. Nous avons donc un problème de taille de marché qui continue à être l’un des principaux handicaps de nos entités. Réellement, nous avons 782 115 entreprises en Tunisie, dont 760 273 ayant un effectif ne dépassant pas 5 personnes. La majorité du reste des sociétés sont en difficultés financières et la digitalisation n’est pas vraiment leur principale préoccupation. C’est une barrière à l’entrée qui ne permet pas aux jeunes, même les plus brillants, de se lancer.