L’INS a annoncé, ce mois-ci, avoir procédé à une opération de rebasage des comptes nationaux. L’opération a résulté au changement de plusieurs indicateurs clés. L’annonce de ces modifications dans un contexte économique difficile, et moins d’un mois après les mesures du 25 juillet, a suscité plusieurs interrogations.
Pour lever le flou sur cette opération, l’IACE a organisé un webinaire sur le thème “Rebasage des Comptes Nationaux : Changement et Impact”.
Le changement de l’année de base engendrerait inéluctablement la modification de la structure économique ainsi que la révision du niveau de certains agrégats économiques et des ratios se rapportant particulièrement aux finances publiques.
Au niveau des agrégats
Le rebasage des comptes nationaux a conduit à une révision des niveaux des agrégats économiques et, principalement, le PIB. Ceci a eu un impact sur le niveau des ratios rapporté à la population comme le revenu par habitant et la consommation par habitant. A ce titre, les ratios les plus touchés par le rebasage sont l’IDH ainsi que le classement par pays retenus par les instances internationales (“pays à revenu faible”, “pays à revenu intermédiaire” ou “pays à revenu élevé”).
Aussi, le rebasage touche les ratios ayant pour dénominateur le PIB tels que le déficit budgétaire, le taux d’endettement, la pression fiscale, le taux d’épargne, le déficit courant, etc.
Au niveau des politiques économiques
Les travaux de changement de l’année de base ont, également, eu un impact sur le niveau et le profil de certains ratios jugés importants au niveau de la formulation des politiques économiques, à l’instar de la pression fiscale, le taux d’endettement public, …
Aussi, le rebasage peut affecter les déterminants du cadrage macro-budgétaire discuté avec les principaux partenaires financiers, particulièrement dans le cadre des accords de prêt. L’enjeu le plus important est au niveau des négociations avec le FMI qui se basent sur la trajectoire de la masse salariale rapportée au PIB et de l’endettement public.
Par ailleurs, il importe de noter que la révision de quelques ratios se rapportant aux finances publiques (déficit budgétaire, taux d’endettement public, …) pourrait être retenue comme argument pour accéder à de nouvelles sources de financement extérieur, notamment pour le financement des dépenses sociales et d’infrastructure.