Expertise France a publié un récapitulatif de son soutien au programme de réformes budgétaires et comptables en Tunisie. Ce projet de soutien, lancé en 2017, est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France. L’objectif est de moderniser le fonctionnement de l’Etat, en passant d’une logique de budget de ministère à celle de budget d’un programme qui traduit une politique publique.
Ce projet ne date pas d’hier. C’est en 2003 que l’Unité Centrale de Gestion du Budget par Objectifs a été créée et le travail effectif a commencé en 2009 en étroite collaboration avec Expertise France. Le projet est structuré autour de 7 composantes : le renforcement des capacités en pilotage interministériel, l’appui à l’élaboration des textes et référentiels issus de la Loi Organique du Budget, l’appui à la modernisation du contrôle budgétaire, l’appui au chantier de comptabilité générale, l’appui au renforcement des capacités du contrôle, l’appui aux ministères sectoriels et le pilotage du projet. Sur 5 ans, un budget de 3,4 millions d’euros a été alloué, 100 experts ont été mobilisés et 7 000 cadres de l’administration ont été formés.
Parmi les achèvements de ce projet, il y a les rapports de performance qui sont accessibles à tous les intéressés et les différents ministères donnent une information détaillée sur leurs projets, réalisations et situation financière. Derrière, il y a un nouveau système d’information et une harmonisation de la nomenclature avec la norme internationale Government Finance Statistics (GFS). Cette dernière est utilisée pour des analyses budgétaires globales, l’établissement de rapports et la définition des soldes des comptes des administrations publiques. Au niveau de la comptabilité générale, elle permet de distinguer les dépenses de fonctionnement (les rémunérations du personnel et les dépenses de gestion), les transferts, les charges d’intérêt de la dette et l’investissement. Ainsi, et à partir de 2022, trois comptabilités seront tenues : budgétaire, comptable et analytique, de sorte à renforcer la bonne gestion des ressources publiques et à diffuser la culture de la transparence.
C’est une étape clé dans l’assainissement des finances de l’Etat qui ne se résume pas seulement au redressement de la situation des entreprises publiques. Un travail de longue haleine, qui est en train d’être réalisé en silence et qui portera ses fruits dans les années à venir.