A l’occasion de la fête de la Femme le 13 août, le ministère de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées a organisé jeudi un webinaire sur le thème de “Génération Egalité pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes”. Ce webinaire a rassemblé 173 personnes dont parmi eux la cheffe du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA), des représentants du ministère de la Femme et des associations pour la défense du droit des femmes ainsi que des représentants des structures gouvernementales et non gouvernementales.
Pour le 65ème anniversaire de la publication du Code du statut personnel, la ministre Imen Zahouani Houimel s’est exprimée en cette occasion spéciale : “Nous avons choisi comme slogan cette année « La génération de l’égalité pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ». Ce slogan a été sélectionné pour affirmer l’engagement continu de la Tunisie à l’égard de l’égalité des sexes et du droit des femmes conforme aux tendances internationales en matière de construction d’une génération égale/égale fondée sur la réalisation des droits des femmes, d’autant plus que notre pays a organisé le Forum de la génération de l’égalité organisé par le Mexique et la France et qu’il est soutenu par la Commission des femmes des Nations unies.”
L’effet de la Covid sur les violences faites aux femmes
Elle a insisté sur l’augmentation de la violence faite aux femmes dans les espaces privés et publics. “Les priorités nationales doivent être maintenues face à un diagnostic de la réalité vécue par les femmes lors de la pandémie Covid-19 et de ses répercussions négatives, en particulier avec l’augmentation de la violence contre les femmes dans l’espace privé et les lieux de travail et les atrocités commises ces derniers mois, comme le viol d’une femme sous les yeux de son mari et de ses fils, sous la menace d’une arme à feu et d’un massacre.”
Les actions réalisées par le ministère
La réalisation majeure du ministère est l’adoption du chapitre 46 de la Constitution et son inclusion dans la loi organique n°58 de 2017 pour éliminer la violence faite aux femmes.
“À cette fin, le ministère de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées avait lancé le Dialogue national contre la violence à l’égard des femmes au début de l’année 2021 afin de soutenir les travaux de la Commission nationale, qui avait été établie depuis l’année en cours pour surveiller la mise en œuvre de la loi organique n° 58 et coordonner les différents acteurs impliqués dans sa mise en œuvre afin de parvenir à des recommandations pratiques à court et moyen terme.”
Il y a eu également l’achèvement de la nouvelle Stratégie nationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et son approbation par le gouvernement le 8 mars.
“Le ministère s’est également efforcé de se concentrer efficacement sur l’Observatoire national contre la violence à l’égard des femmes en lui fournissant un siège et en affectant les ressources financières et humaines nécessaires à la bonne exécution de ses fonctions.
Compte tenu du fait que l’objectif de la prévention, tel que stipulé dans la loi organique n°58 de 2017, n’a pas respecté son application la plus appropriée dans la pratique, le ministère a cherché à mener un certain nombre d’activités importantes dans ce domaine.”
Plusieurs initiatives ont été mises en place pour soutenir les femmes. “Manish wa7di” a été préparé en coopération avec le Conseil de l’Europe. Cela a été renforcé par le ministère des Affaires étrangères, avec le lancement d’une page web officielle contenant tous les outils relatifs aux droits des femmes en Tunisie, en particulier la Convention commune et les Protocoles sectoriels sur l’engagement et la preuve des femmes victimes de violence, qui leur permettra d’être informés de toute violation dans la famille, professionnelle ou collective.
L’autonomisation économique des femmes demeure le moyen le plus important de prévenir la violence à leur égard. “Le ministère a annoncé le lancement du Programme national pour la promotion de l’initiative économique des femmes et de l’initiative sur le genre “Raïdet” Investissements sensibles pour la période 2022/2025, suite à l’achèvement de l’évaluation du premier programme “pilote” et la mise en œuvre des principaux thèmes approuvés le 8 mars.”
Du côté législatif, les efforts sérieux du ministère pour protéger certains groupes vulnérables ont été couronnés de succès. “Il y a eu la ratification de la loi No 37 du 16 juillet 2021 sur l’organisation du travail domestique, qui vise à assurer un travail décent pour les travailleuses et notamment les travailleuses domestiques d’une manière basée sur l’intégration du genre et l’établissement de l’égalité entre toutes les femmes et tous les hommes, quelle que soit leur nationalité, dans le travail.”
Le ministère a également lancé des initiatives législatives pour atteindre l’égalité et prévenir toutes les formes de violence, dont la plus importante est l’achèvement du projet de loi sur le congé maternité, paternité et de naissance. “Le projet de loi a été renvoyé au Chef du gouvernement pour approbation et progrès dans la préparation d’un projet de loi sur la médiation familiale conformément à la recommandation du Conseil des pairs pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Elle a proposé au ministère des Affaires sociales deux projets de loi fondamentaux relatifs à l’adhésion aux Conventions 189 de l’OIT sur le travail décent des travailleurs domestiques et 190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.”
Les trois niveaux d’action
L’action pour les droits de la femme doit se faire à trois niveaux : la protection et le bon engagement des femmes victimes de violence au niveau personnel, la lutte contre la violence faite aux femmes dans la sphère publique et les mécanismes d’autonomisation économique des femmes dans les zones urbaines et rurales afin de permettre aux femmes de s’autonomiser.