Le sentiment du monde de la finance suite aux déclarations du chef de l’État hier limogeant le Chef du gouvernement et gelant les activités de l’ARP a été reflété ce matin dans les transactions sur la Bourse de Tunis. Après moins d’une heure d’échanges, le Tunindex affiche déjà une baisse de 0,75%. La baisse a concerné différentes sociétés opérant dans divers secteurs. Aucun segment d’activité n’a été épargné.
Les inquiétudes des investisseurs ont atteint des seuils élevés, justifiées par une absence de toute visibilité. Personne ne peut trancher quant à la constitutionalité de la manoeuvre du Président de la République, sans oublier les risques sur les finances publiques. Il y’avait déjà des craintes d’un défaut de paiement souverain avec les conséquences pour le secteur bancaire, un événement capable de faire revenir le Tunindex des années en arrières au bout de quelques semaines.
Actuellement, le problème reste la faiblesse des volumes de transactions. En 45 minutes d’échanges, le total des opérations dépasse à peine 500 milles dinars. La saison estivale n’est pas connue pour sa dynamique, mais la succession des événements était censée susciter une réaction plus forte. A ce rythme, il serait rare d’observer une reprise d’ici la fin de la séance ou même durant les jours à venir.
La tendance globale dépendra de trois facteurs : la position de l’Union Européenne et des Etats-Unis, l’évolution de la situation sanitaire et la personne du nouveau Chef de Gouvernement. La nomination d’une figure consensuelle qui a une maitrise des questions économiques calmerait les esprits. Autrement, les tensions vont continuer et les investisseurs en portefeuille paieront le prix surtout que le peu de capitaux étrangers qui reste encore dans la Place devrait quitter cette fois.