En attendant sa publication au Journal Officiel de la République Tunisienne, plusieurs sources ont confirmé l’intention du Gouvernement de lancer un Emprunt Obligataire National. Les personnes physiques pourront souscrire dans la catégorie A, dont la durée est de 5 ans avec un taux d’intérêt de 8,7%. Le prix de l’obligation est fixé à 10 TND et le remboursement est prévu en deux tranches, à partir de la 4ème année. La diaspora pourra également souscrire à cet emprunt à travers des transferts à partir de leurs comptes en Tunisie ou à l’étranger.
Les deux autres catégories B et C sont, à priori, réservées aux investisseurs institutionnels. Les obligations de la catégorie B ont une valeur nominale de 100 TND, une maturité de 5 ans et remboursées in fine et un rendement brut de 8,8%. Les titres de la catégorie C ont une valeur nominale de 1 000 TND, une durée de vie de 7 ans et un taux d’intérêt de 8,9%. Le remboursement est prévu sur deux tranches, à partir de la 6ème année.
Il y a la possibilité de prêter l’État sans intérêt, sous la forme de Qardh Hassan pour les adeptes de la finance islamique.
Nous n’avons pas de détails sur les montants minimums de souscriptions et sur les dates prévues pour le lancement de l’opération. Normalement, les souscripteurs devront avoir des comptes chez des intermédiaires en Bourse pour qu’ils puissent les échanger sur le marché secondaire.
Dans la Loi de Finances 2021, l’Emprunt National est l’une des sources de financement de l’État avec des projections de 600 MTND. Nous pensons que ce montant sera largement assuré, essentiellement grâce à la mobilisation des banques et les autres sociétés financières. Par rapport à ce que la courbe des taux affiche, les taux sont légèrement inférieurs, mais nous pensons qu’il s’agit bien d’un placement juteux et sécurisé.
Même pour les personnes physiques, c’est une bonne opportunité comparativement à ce qu’offrent actuellement les placements dans des comptes d’épargne classiques. Le seul défi pour le Gouvernement serait de convaincre ces investisseurs de sa capacité à résister à la crise car on ne cesse de qualifier la Tunisie d’un pays en faillite. C’est l’équivalent d’un test de confiance, où la qualité de la communication sera déterminante.