L’importance de la diaspora s’est encore une fois matérialisée en 2021. Sur les quatre premiers mois de 2021, les revenus de travail ont progressé de 16,8% à 2 059 MTND, dépassant pour la première fois le seuil des deux milliards de dinars sur une telle période. Les transferts des TRE ont atteint 1 814 MTND, plus de 4 fois les recettes touristiques. Grâce à cette dynamique, la Tunisie a pu engranger l’équivalent de 2 498 MTND en devises provenant du travail et des recettes touristiques jusqu’à la fin du mois d’avril, contre 2 739 MTND sur la même période.
L’écart entre les deux sources n’a jamais été aussi important, attestant le poids des tunisiens à l’étranger. Maintenant, comment offrir plus d’opportunités à nos ressortissants pour qu’ils transmettent plus d’euros et de dollars ici ? Les mouvements actuels sont plutôt des moyens de subsistance aux familles avec une partie d’investissement en immobilier. Nous devons mettre en place des mécanismes pour des placements en devises et doter ces comptes d’une liberté totale de mouvements de fonds. Et au-delà des offres bancaires, un climat social, économique et politique sain pourra relancer la dynamique de l’investissement et doper ces flux.
Ces données expliquent également la tendance du dinar. Nous avons entendu plusieurs experts qui défendent la thèse de l’intervention déguisée de la BCT pour maintenir le dinar à des niveaux relativement stables alors que les recettes en devises se sont effondrées. Le chiffre qui manquait au puzzle était effectivement ces revenus de travail. Entre-temps, il faut que la machine de la production exportatrice puisse redémarrer pour renflouer les caisses de l’État car le rythme de génération actuel des devises permet juste de survivre.