La dernière crise de la grève des recettes des finances et qui a duré plus d’un mois a révélé plusieurs tares du système et plusieurs fragilités.
Non seulement elle a démontré la force extraordinaire de l’UGTT à faire plier un gouvernement très faible et qui cède facilement à ses moindres exigences et caprices mais elle a démontré également la viabilité de l’algorithme.
La deuxième leçon c’est que contrairement à d’autres administrations, la recette des finances reste incontournable. Et ce, non seulement pour régler nos impôts, ou pour faire nos déclarations et enregistrer nos contrats avec l’acheteur public.
Mais même avoir un simple timbre pour une attestation de résidence, un renouvellement d’une CIN ou d’un passeport, en passant par le règlement d’une vignette ou bien enregistrer un contrat de location, de vente ou le règlement d’une contravention. Et ce, tout en respectant le droit des salariés de faire la grève et de défendre leurs droits, indépendamment de leur légitimité, car ce n’est pas le but de nos propos. On se doit de réfléchir sur les moyens de soulager les souffrances et les besoins des usagers et des entreprises.
Ce qui nous amène tout droit vers l’externalisation et la digitalisation.
Il fut une époque où on pouvait acheter les timbres fiscaux dans un simple débit de tabac. C’est le cas d’ailleurs aujourd’hui des timbres de voyage où on peut les acquérir dans toutes les agences bancaires à l’aéroport.
Pourquoi faire la queue dans une recette des finances pour acquérir un simple timbre fiscal ?
La deuxième solution et qui doit être mise en place c’est la digitalisation de tous les processus fiscaux.
Allant de la télédéclaration fiscale et du paiement en ligne, en passant par la dématérialisation des timbres fiscaux qui doivent être remplacés par des timbres digitaux, payables en ligne et authentifiés par un simple QR code.
Le règlement des contraventions et de toutes taxes doit se faire via Internet et à distance, idem pour la signature des contrats de tout type et du règlement des frais d’enregistrement.
Pour cette dernière formalité, le ministère des Finances a lancé un appel d’offres en 2019 pour le développement d’une solution digitale de bout en bout, avec la signature électronique certifiée.
Cette solution a été même développée par un groupement de sociétés tunisiennes et réceptionnée par le CIMF (Centre Informatique du Ministère des Finances).
Pourquoi elle n’a pas été déployée ? Le ministère des Finances pourra nous répondre à ce sujet.
De toute manière et loin de blâmer aucune personne ou institution dans cette Tunisie en ébullition, la dernière grève a eu au moins le mérite de nous secouer et de démontrer l’intérêt de la digitalisation et l’urgence de la mettre en place.
Mr le Ministre des Finances, vous avez maintenant la solution, soit vous cédez à toutes les exigences sans limites des syndicats, soit vous digitalisez à moindre frais.
On attend des actes et non des discours.