Le gouvernement souhaite instaurer “une nouvelle politique industrielle ambitieuse ainsi que les moyens de sa mise en œuvre sont les conditions sine qua none pour la stimulation de l’investissement”.
C’est ce que nous lisons dans le document résumant le plan d’action qu’a présenté le gouvernement au Fonds monétaire international.
“Cette nouvelle politique industrielle capitaliserait sur les atouts naturels et historiques du pays et sur ses acquis sectoriels pour permettre le passage d’une économie de coûts à une économie de valeur”, lit-on dans le document.
Ce nouveau modèle de développement permettra de dynamiser le cœur de l’économie Tunisienne en développant des pactes sectoriels et des filières autour des activités stratégiques, des marchés et des fleurons existants et en soutenant le développement de chaînes de valeur dynamiques, compétitives et intégrées.
Il devra permettre le développement d’écosystèmes et de clusters d’innovation sur des sujets d’avenir avec des projets disruptifs à fort impact socio-économique et un maillage territorial optimisé. Cette dynamique serait à même de libérer l’énergie créative du pays et d’impulser l’essor d’une nouvelle classe d’entrepreneurs qui ferait de la Tunisie une terre d’opportunités et de développeurs à la conquête du monde.
La priorité des autorités pour les dépenses d’investissement est de mettre à niveau et développer les différents types d’infrastructures afin d’atteindre les différents objectifs de mobilité durable, de transition énergétique, de transformation digitale et de doter le pays d’une infrastructure conforme aux attentes des citoyens.
L’accélération des grands projets d’infrastructure financés par les institutions financières internationales dont le montant est estimé à 5 milliards USD et non encore exécutés poursuivra le double objectif de contribuer au plan de relance ainsi que la transformation de l’infrastructure. Le recours au partenariat public-privé dont la signature des premiers grands projets est attendue au cours du premier semestre 2021 sera accéléré pour atteindre 30% des dépenses de l’investissement public en 2024.
L’amélioration de l’environnement des affaires passe par (i) libérer le potentiel en supprimant les autorisations permettant un traitement équitable entre tous les investisseurs et l’instauration d’une réelle et saine concurrence (ii) simplifier les démarches administratives et (iii) digitaliser les différents processus auxquels fait face l’investisseur dans son parcours et généraliser le paiement électronique à toutes les étapes. Enfin, les autorités s’engagent à simplifier la gouvernance publique de l’investissement et à optimiser le rendement des agences publiques à travers la révision des rôles et périmètres des institutions existantes (TIA, FIPA, APII, CEPEX, APIA…).
La réorganisation et l’alignement des outils publics de financement de l’investissement permettra également d’orienter et de mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution de ce plan de développement. La redéfinition du rôle de la Caisse des Dépôts et Consignations comme bras financier de l’État soutiendra cette politique industrielle et la construction d’un appareil productif conforme au potentiel de la Tunisie.
L’inscription dans la dynamique de la transition énergétique constitue un des piliers d’un développement durable. La multiplication des projets de développement des énergies renouvelables en partenariat avec le secteur privé est déterminante pour renforcer la sécurité énergétique. Les autorités s’engagent à promouvoir la réalisation de projets des énergies renouvelables sous le régime des concessions.
La digitalisation et la modernisation des prestations des services publics représentent les jalons d’une stratégie d’amélioration de la compétitivité tout en favorisant l’attractivité du site-Tunisie et le regain de confiance des opérateurs économiques nationaux. Les autorités s’attèleront à accélérer l’adoption du code du numérique, l’amélioration des prestations de services et l’intégration de l’économie informelle. Également, le développement des paiements digitaux contribuerait à la promotion de l’inclusion financière.
L’augmentation des dépenses sociales surtout au titre de l’éducation et de la santé sont les meilleurs remparts contre l’exclusion et le creusement des inégalités. L’action des autorités portera sur (i) l’amélioration des aides sociales en termes de couverture et de montants, (ii) la poursuite de la réforme des subventions de prix (produits de base, transport, etc.) et le remplacement par les transferts directs (notamment via le digital Wallet) et (iii) la consécration d’une meilleure coordination des interventions et programmes à vocation sociale (familles et enfants, éducation, santé, …) pour résoudre les problèmes de mise en œuvre et améliorer leur efficacité.