L’UBCI a organisé, hier 27 avril 2021, son Assemblée générale ordinaire durant laquelle l’entreprise a présenté à ses actionnaires les états financiers de l’exercice 2020. Prenant la parole, Pierre Bérégovoy, le DG de l’UBCI, a indiqué que la crise sanitaire a permis à de “renforcer nos points forts”. Et d’ajouter: “Ceci est certainement une bonne chose puisque la crise n’a peut-être pas affiché tous ses effets”.
Bérégovoy a indiqué que la banque a constaté un bon équilibre entre les dépôts et les crédits de la clientèle lui permettant de financer la totalité des crédits à partir des dépôts. La banque a également bénéficié durant l’année 2020 d’une position largement excédentaire sur le marché interbancaire puisqu’elle avait des créances sur les banques de plus de 460 millions de dinars. De son côté, le niveau d’endettement de la banque a connu une baisse significative de 34% avec un niveau de créances qui se situe à 170 millions de dinars. “Ceci signifie que nous sommes de plus en plus autonomes pour faire notre métier”, a noté le DG de la banque.
En ce qui concerne le risque souverain, Bérégovoy a affirmé que la banque qu’il dirige jouit d’une exposition “raisonnable”, justifiant son jugement par la part de la dette souveraine dans les actifs de l’entreprise et qui ne dépassent pas les 10% ― soit environ 360 millions de dinars. Il a également indiqué que la structure financière de la banque s’est renforcée suite à l’augmentation de 11% du niveau des capitaux propres. Cette hausse s’explique, selon lui, par la rentabilité accumulée en 2020 ainsi que sous l’effet des décisions qui ont été prises au niveau de la banque centrale concernant la distribution des dividendes.
Faisant référence à la pandémie, Pierre Bérégovoy a indiqué que la crise a eu un impact “très significatif sur notre chiffre d’affaires”. Ce dernier a en effet été réduit de 5% comparé à celui de 2019. Cette baisse reste tout de même “relativement faible”, d’après le DG car, “malgré la baisse du taux directeur et des encours des crédits à la clientèle, nous avons une structure de ressources qui est très favorable”, a-t-il expliqué. Aussi, le profit de change a aussi significativement baissé de 22%. Cette baisse est “à mettre en parallèle avec le ralentissement des échanges commerciaux de la Tunisie”, a souligné le directeur général.
D’un autre côté, Bérégovoy a souligné que la banque a réussi à maîtriser ses frais de gestion avec des charges de salariés en baisse de 5% pour passer sous la barre des 100 millions de dinars. Cette diminution est due, en partie, à la légère baisse des effectifs mais surtout à une part significative des revenus des personnels qui sont liés au niveau du résultat sous forme de participation aux bénéfices de l’entreprise. Les amortissements ont également baissé de 15% avec des charges générales d’exploitation qui ont été “contrôlées” et largement inférieures au niveau de l’inflation. Le coefficient d’exploitation, a noté l’interlocuteur, s’est dégradé pour passer de 58.3% à 59.8% et il reste néanmoins “l’un des points faibles” de l’UBCI d’après son directeur général.
Pour la banque, l’effet direct de la pandémie s’est manifesté sous forme de charges exceptionnelles telles que la contribution de 8 millions de dinars au fonds 1818 et l’imposition supplémentaire de 4 millions de dinars ― soit 2% de notre résultat imposable 2020. Quant aux provisions collectives exigées par la BCT, elles ont coûté à la banque 7 millions de dinars, a noté Bérégovoy.
Face à ces éléments, le résultat de la banque s’est donc établi à 42 millions de dinars soit en baisse de plus de 25% par rapport au résultat net de 2019.
En ce qui concerne le coût des risques individuels, le directeur général a indiqué qu’il est resté stable avec une dotation et un coût des créances radiées au même niveau de l’année précédente et un recouvrement en baisse. Cette baisse, a-t-il expliqué, est justifiée par la fermeture des tribunaux à cause de la crise sanitaire et des mouvements sociaux qu’a connu le secteur de la justice. Pour le coût de risque collectif, Bérégovoy a indiqué que, durant l’année dernière, la banque a enregistré une reprise sur provisions collectives de 1 million de dinars contre 7 millions de dinars en dotations enregistrées en 2020. “Ceci nous fait un écart de 8 millions de dinars”, a-t-il ajouté.
En ce qui concerne nos ratios prudentiels, l’UBCI a clôturé l’année 2020 de loin au vert avec un ratio de solvabilité 13% contre une norme de 10%. “Ceci veut dire que nous avons un excédent de fonds propres important”, a indiqué son DG. En ce qui concerne le ratio de liquidité, la banque a atteint les 550% alors que la norme n’exige qu’un taux de 100%. “Cette liquidité est importante non pas uniquement pour la banque, mais aussi pour nous permettre d’assurer le financement de la reprise économique”, a-t-il ajouté.