Dans la psychologie populaire, nous recevons deux messages : d’abord, l’ego est vilain. Ensuite, une forte personnalité et donc un « FORT EGO » sont nécessaires pour faire son chemin dans la vie et pour réussir. Notre défi est alors de faire cohabiter ces deux messages contradictoires. Quel est finalement notre problème avec l’EGO ? Est-il un bon médiateur ? Je dirai que cela dépend des situations.
L’ego, c’est quand on reçoit une photo de groupe, et de tout de suite regarder comment on se trouve », disait Arnaud Desjardins.
Comment s’exprime l’Ego ?
L’EGO aime bien briller dans le monde matériel, l’EGO aime gagner, l’EGO aime obtenir des réponses surtout pour se pavaner. Notre EGO cherche à se montrer « LE MEILLEUR » à obtenir du pouvoir, et du contrôle sur les autres et les situations. Il faut se méfier du Ma, Mon, Mes… : Ma maison, Mon chien, Ma femme, Mon mari, Ma voiture… Mon entreprise, Ma toile, mon œuvre, ma notoriété… L’EGO n’aime pas, il Veut, il enrage de vouloir « avoir » (je suis ce que je possède), et de vouloir « être ».
Un gentil clin d’œil à l’ego des politiciens : Culte du terrain et de la proximité, hyperréactivité à l’événement, mise en scène de soi… le champ politique apparaît de plus en plus comme un affrontement entre des personnalités. Qu’est-ce qui les poussent à faire de la politique ? Quelle est la part de leur ego dans leur façon de faire de la politique ?
« Il suffit qu’un seul être humain fasse un pas en avant pour que toute la terre en profite (Mahatma Gandhi). » La personne avec « Fort Ego » perçoit et se focalise sur ses propres manques et les manques des autres, c’est de cette façon qu’elle profite pour critiquer les autres.
Dès que nous sommes arrogants, que nous nous sentons supérieurs aux autres, que nous nous acharnons à prouver notre valeur aux yeux des autres, que nous nous acharnons à obtenir l’approbation des autres, nous donnons de la place à notre ego pour s’exprimer. L’exemple du Dalaï lama est d’ailleurs édifiant à ce propos. Je vois quelqu’un tomber, je cours l’aider, une autre personne ayant vu la même scène arrive devant moi et l’aide ! Posez-vous la question : Suis-je heureux de cette assistance donnée par l’autre ? Ou plutôt, suis-je déçu de ne pas l’avoir aidé moi-même ?
Si vous répondez «Oui» à la 2ème question c’est que c’est votre ego qui s’exprime. Donc en fin de compte, l’EGO est l’image que l’on a de soi, et je dirai même, toutes les images que l’on a de soi ! Vous saurez que c’est votre ego qui vous dirige lorsque vous vous critiquez, ou critiquez quelqu’un d’autre à travers des affirmations du genre : « Je suis trop ceci, Je ne suis pas assez de cela, Je ne suis pas capable, Je suis timide, Je ne suis pas digne d’être aimé ».
Également, lorsque vous vous comparez aux autres en mieux ou en pire, vous vous justifiez et vous vous défendez. Ne pas savoir écouter et interrompre sans cesse les autres ou chercher constamment de la reconnaissance et des compliments, s’acharner pour avoir raison ou mentir en sont les expressions. L’ensemble des idées que nous nous faisons de nous-mêmes forment l’Ego, elles peuvent être positives et négatives également.
Cette représentation de nous-mêmes nous donne des repères, un ancrage, du sens. Sans cette image, nous n’avons pas conscience d’exister. C’est notre interface pour nous situer avec les autres dans le monde extérieur. Le seul souci avec ces représentations de nous, est de nous identifier à ces images. Nous pensons alors que notre image est ce que nous sommes !
Je vous propose d’ailleurs d’identifier 5 caractéristiques de votre personnalité ! Ces différentes représentations de nous-mêmes gouvernent consciemment ou inconsciemment notre état d’esprit et nos actions. Si cette représentation est positive, cela nous facilitera la vie et si cette représentation est négative, elle nous empêchera de vivre ce dont nous aspirons réellement. La bonne nouvelle est que nous ne sommes pas cet ensemble de représentations, d’images, nous sommes la conscience qui perçoit ces images.
Faut-il faire la guerre à l’Ego ?
Tant que l’Ego est aux commandes de notre mental, de nos actions, nous ne pouvons ressentir un bonheur durable. Car l’Ego est incapable de reconnaître les vrais besoins de notre être. Il n’est qu’une représentation mentale, et va s’acharner à nous faire vivre dans le passé ou dans l’avenir… mais jamais dans l’instant présent. L’ego permet d’exploiter notre potentiel humain, l’âme par contre nous invite à exploiter notre être essentiel, notre potentiel de lumière, elle nous invite donc à lâcher prise et à la conscience.
Nous pouvons d’ailleurs lui demander de nous aider à abandonner, et à faire taire notre ego qui nous contrôle par la peur, qui nous insécurise en s’acharnant à nous faire entrevoir le pire. Il est important de nous servir de l’outil EGO et non le laisser nous manipuler, d’apprendre le « comment » et le mettre à notre service : en travaillant sur ce que nous voulons être, sur ce que « réellement nous voulons et n’arrivons pas à accomplir ». Pourquoi nous n’avons pas de bonheur durable, si l’ego est aux commandes ? Car il nous incite à imposer notre volonté, à tout diriger sans arrêt, à s’acharner et à tenir tête, quitte à en devenir malheureux. Les modes d’exécution de l’ego sont le Mode « avoir », le Mode « Être » et le Mode de « la peur ».
Prenons l’exemple du mode de la peur : « J’ai peur de ne pas réussir, j’ai peur de décevoir, j’ai peur de ce que les gens disent de moi, j’ai peur de ne pas avoir assez d’argent, j’ai peur de tomber malade… ».
Imaginez que toutes les décisions importantes dans votre vie soient dirigées UNIQUEMENT PAR LA PEUR ? Le mode de la peur nous éloigne de nos aspirations profondes. Souvent d’ailleurs, c’est avec l’expérience de la vie que nous aspirons à réduire l’impact de l’ego sur nous. Car avec l’âge, après que nous nous sommes épuisés à « Avoir », et à « Être » par rapport aux autres, nous réalisons que nous nous sommes oubliés. Mes clients me disent souvent : « Tout ça pour ça !? ».
Ils ressentent toujours ce vide malgré toute leur énergie dépensée à Avoir et à Être. Ils réalisent qu’il faut toujours se battre, ils sont épuisés de ne jamais avoir assez, de ne jamais être assez bien par rapport au monde extérieur. Ou bien, à mes questions sur « Comment vous vous sentez ? Ils répondent : « Je ne suis pas malheureux, mais … ». Le fameux « Mais » est révélateur, que c’est l’Ego qui a dirigé ses choix, et ses décisions… Comment faire du coup ? Il ne faut surtout pas faire la guerre à l’ego !
Comment gérer l’Ego ?
C’est forcément en opérant un mouvement vers l’intérieur. Nous devons apprendre à nous aimer tels que nous sommes avec nos forces et nos faiblesses. Et c’est l’extérieur qui s’adaptera invariablement à cet état d’être et par conséquent, il n’y a pas d’effort à fournir. L’ego nous maintient dans la roue des désirs. Quand nous la taisons apparaît l’âme comblée. Et s’il y a un problème dans nos vies, nous sommes toujours ultimement responsables de ce qui nous arrive, inutile d’accuser les autres, car nous sommes les créateurs de toute situation que ce soit. L’étape cruciale est de prendre conscience et de repérer quand l’Ego est aux commandes.
Vous pouvez débuter par vous positionner dans l’une de ces phases d’apprentissage. D’abord, au début, il est utile de demander aux autres de vous aider à conscientiser, cela vous permettra de déclencher chez vous des prises de conscience. À chaque décision, posez-vous la question, qu’est-ce qui est dans mes actions, du ressort de l’ego et qu’est-ce qui est du ressort de mon être essentiel ? Puis, à un moment, vous allez arriver à vous observer, évidemment quand l’ego le décidera…
Ensuite, vous vous apercevrez de son emprise. En agissant et en pensant, vous serez de plus en plus conscient de vos actions à déjouer l’emprise de l’ego. Et enfin, vous serez de plus en plus conscient avant d’agir et vous ressentirez enfin le bonheur de diriger votre propre vie.
Nous possédons tous de l’ego. Si l’ego prend toute la place dans vos pensées, il vous éloignera à 180° de ce que vous voulez vraiment, de votre être essentiel et de vos aspirations profondes. Un gentil clin d’œil à l’ego des artistes : Selon certaines études, il paraît qu’il est plus intéressant d’investir dans les œuvres d’artistes À FORT EGO.
On dit même que l’effet narcissique de l’artiste augmente le prix du marché d’un artiste de 16%, et que son fort ego lui permet de recevoir une meilleure attention sur la scène artistique, une reconnaissance de son public, de ses pairs et des historiens. En d’autres termes, L’HUMILITÉ NE PAIE PAS. Plus la signature d’une toile est grande, plus on a d’informations sur l’ego de l’artiste…
Finalement, l’Ego est-il un bon médiateur ? Un grand OUI ! Mais à la condition de reconnaître dans chacune de nos réactions, de nos actions, quelle est la partie de nous qui est dirigée par notre EGO, ce que nous faisons pour survivre… nous sommes dans ce sens dans une dynamique de survie. Et de reconnaître quelle est la partie de nous qui est dirigée et connectée à notre être essentiel, notre âme… Nous sommes alors dans une dynamique de vie. L’idéal est de tendre, le plus possible d’une dynamique de survie vers une dynamique de vie.