Carthage Cement a tenu cet après-midi une communication financière durant laquelle elle a présenté les principaux indicateurs de l’année 2020 et ses prévisions pour l’année 2021. Détails.
“Carthage Cement a participé à hauteur de 49% dans le capital dans un Centre de broyage en Italie”. C’est ce qu’a annoncé Brahim Sanaa, administrateur représentant l’État tunisien à Carthage Cement. Ce projet est le fruit d’un partenariat avec PetroCem, un client de CC.
Une première expansion européenne
La production de ce nouveau centre sera de 150 mille tonnes. Le responsable a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de construction ni même de l’acquisition d’un centre, mais d’une opération de location.
À travers ce projet, l’entreprise aspire pouvoir s’ouvrir sur les marchés italiens et européens. “Nous allons exporter le clinker qui se transforme en ciment dans ce centre, fruit d’un partenariat tuniso-italien”, a expliqué Sanaa. “Ce ciment européen sera plus facile à commercialiser sur le marché européen”, a-t-il ajouté.
Et ce n’est pas tout: d’après le responsable, Carthage Cement va pouvoir accéder plus facilement aux marchés du Balkan où le prix du ciment est “très intéressant”. “C’est une opportunité que nous n’avons pas pu rater”, a signé Sanaa.
Cela dit, l’entreprise tunisienne va continuer à exporter le ciment vers l’Italie. Carthage Cement vise également à élargir sa présence sur le marché libyen “très demandeur” en ciment tunisien. “Certes, la concurrence turque est très rude et a contribué à une forte baisse des prix, mais nous devons maintenir nos positions sur ce marché”, a affirmé le responsable.
Mieux encore, Sanaa a affirmé que le cimentier va collaborer avec les autres cimenteries tunisiennes pour élaborer une stratégie collective vis-à-vis du marché libyen afin de protéger les positions des industriels tunisiens.
2020 n’est que le début de la relance ?
En 2020, Carthage Cement a renoué avec les profits malgré une conjoncture économique très difficile. L’entreprise a en effet réalisé un résultat net de 19.4 millions de dinars, contre une perte de 51.3 millions de dinars en 2019.
La société a pu atteindre les objectifs escomptés, a rappelé Brahim Sanaa, alors que le secteur enregistre une décroissance de 19%. La cimenterie, qui a une capacité de production de 2 millions de tonnes et qui accapare 25% de parts de marché, a affiché des résultats qui sont dans les prévisions malgré un arrêt de production qui a duré trois mois.
Pour l’année 2021, Carthage Cement est encore plus optimiste. L’entreprise prévoit en effet un résultat net de 52.4 millions de dinars, soit une hausse de 170% par rapport à l’année écoulée. Mieux encore : l’entreprise aspire à améliorer progressivement ses résultats nets au cours des 4 prochaines années pour atteindre, en 2025, les 172 millions de dinars. “Ces estimations sont même très conservatrices”, a assuré Brahim Sanaa. “Nous sommes confiants en notre capacité à atteindre ces résultats”, a-t-il indiqué.
Cinq candidats en lice
En ce qui concerne le processus de cession de la participation de l’État dans Carthage Cement, qui se situe à 58.2% du capital, Adel Grar, directeur général d’Al Karama Holding, a indiqué que le processus est en cours. Et pour éviter que cet appel d’offres ne soit, encore une fois, considéré comme non concluant, Grira a indiqué que le mode opératoire a été révisé. “Désormais, nous organisons des visites aux sites de production pour les équipes des 5 investisseurs en lice pour l’acquisition”, a dévoilé le DG d’Al Karama Holding.
Autre changement de taille: “Nous organisons désormais des rencontres directes avec les investisseurs concernés”, a souligné Grar. “Auparavant, les investisseurs étaient en contact avec Al Karama à travers notre banque d’affaires,”, a expliqué Grar. Et d’indiquer: “Il est important de mettre sous les feux des projecteurs la capacité de l’entreprise de se développer dans le long terme”.
Grar a ajouté que les équipes d’Al Karama ont mis en place un calendrier approximatif qui prévoit une ouverture des plis dès la dernière semaine de mai ou, au plus tard, la première semaine de juin.