Les banques de l’avenir devraient être plus citoyennes, digitalisées et résilientes, affirme Ahmed Al Karm, président du directoire de l’Amen Bank.
“Les citoyens demandent une plus grande implication des banques pour être à leur écoute et leur offrir les services qui répondent à leurs besoins”, a affirmé Ahmed Al Karm à l’occasion de sa participation à un webinaire organisé par le Club des dirigeants de banques et instituts de crédit d’Afrique.
Dans un monde en pleine évolution, les banques de demain doivent avoir trois 3 caractéristiques essentielles, a noté le banquier. “La banque de demain doit être citoyenne”, a-t-il affirmé. “Il est temps”, a noté Al Karm, “que les banques s’occupent des 40% des Tunisiens qui n’ont ni un compte bancaire ni un compte postal”.
L’inclusion financière, a affirmé le banquier, permettrait à plus de 1.5 million de Tunisiens — actifs dans l’informel — de bénéficier des services qu’offre le secteur bancaire. Elle permettra également d’absorber dans le circuit bancaire les plus de 15.5 milliards de dinars de cash en circulation et qui “ne contribuent pas au financement sain de l’économie”.
Pour jouer son rôle d’entreprise citoyenne, une banque doit aussi contribuer à la réussite de la transition énergétique. “Il faut que les banques tunisiennes soient en phase avec cette tendance mondiale”, a souligné Ahmed Al Karm. “Plusieurs banques dans le monde ne financent plus les projets d’énergie fossile”, a-t-il rappelé.
Pour survivre, les banques devraient également devenir des banques digitales, affirme le banquier. “Déjà, 40% des métiers des banquiers vont disparaître dans les 20 prochaines années et ils seront, peut-être, remplacés par de nouveaux métiers”, a-t-il affirmé. L’interlocuteur a également prévenu que si les banques ne s’adaptent pas à l’ère du digital, d’autres nouveaux concurrents n’hésiteraient pas à prendre sa place. “Les opérateurs télécoms, avec le smartphone, attendent avec impatience cette opportunité”, a-t-il ajouté.
La troisième caractéristique clé d’une banque de l’avenir est, selon Ahmed Al Karm, la résilience. “En cette période de crise, nous sommes aujourd’hui appelés à soutenir nos clients, aussi bien les entreprises que les particuliers”, a indiqué le banquier, et cela nous impose une plus grande rigueur”.
Et de conclure: “Je pense qu’il y aura une aggravation réglementaire de la part des banques centrales, ce qui pourrait pousser les banques à se regrouper ou encore à mettre en place des mécanismes”.