Amine Belkhiria est depuis 12 années en Allemagne. Ingénieur industriel au départ, il s’est investi de suite dans la niche du logiciel orienté Web, Cloud et e-Banking : « Nous avons lancé depuis 3 mois à Munich notre startup Leanios GmbH i.G en pleine crise sanitaire, elle est 100% Remote dès le début. C’était la même chose dans la banque où je travaillais qui encourageait la possibilité du Remote et j’en ai profité. Cela fait donc un mois et demi que je suis en Tunisie. »
Belkhiria est intarissable sur la différence radicale entre ce qu’il avait vécu lors du confinement en Allemagne et ce qu’il vit aujourd’hui : « En mars-avril, j’étais en Allemagne, le 2ème confinement a été beaucoup plus strict que le premier. Même si on avait la possibilité de sortir, les activités sociales étaient presque inexistantes, on se rendait vite compte que les gens prenaient leurs distances. Ouvrir la fenêtre le matin et voir que le ciel est encore gris était de plus en plus difficile. En Tunisie, ce n’est pas la même chose ; être chez la famille, se nourrir tunisien, aller boire un café, rencontrer des gens, c’est épanouissant et on est plus productif. »
Reconnaissant, Belkhiria ne cesse de penser à la manière de rendre ce bonheur à son pays. Il a convaincu des amis allemands qui font actuellement du télétravail à partir de la Tunisie et ils envisagent de rester, mais ce n’est pas assez selon lui de communiquer à ses amis car la chose manque d’échelle. Il faut plus d’efforts : « Le plus grand impact est de créer une filiale de notre entreprise en Tunisie, recruter des Tunisiens ; je n’y avais pas pensé avant de venir en Tunisie. Mais le gouvernement doit bouger. »
Belkhiria suggère de s’investir dans un « tourisme de télétravail » avec des packages où les hôtels et les maisons d’hôtes viseraient cette population pour des séjours de plusieurs semaines, voire des mois.
En amont, il attire l’attention sur 3 préalables pour attirer les télétravailleurs en Tunisie : « D’abord l’infrastructure IT large débit ; j’ai 3 routeurs pour parvenir à travailler convenablement. Ensuite, dissiper le flou de la fiscalité et faire qu’elle tienne compte de la dimension internationale. Enfin, il s’agit de travailler avec un produit d’assurance spécifique aux télétravailleurs. Il y a du challenge. »