La filière de figue de barbarie présente des ressources énormes pour l’export et les marchés internationaux, et ce avec plus que 600 000 hectares de cactus en Tunisie, plus précisément dans la région de Zelfen, dans le gouvernorat de Kasserine. Ainsi, en 2018, 15 tonnes étaient destinées à l’exportation, selon Boubaker Raddaoui, expert en développement participatif et approche de la chaîne de valeur avec l’équipe Pampat II.
Une étude clinique a été réalisée dans le cadre du projet PAMPAT-II, financé par le Secrétariat d’État à l’Économie Suisse (SECO) et mis en œuvre en Tunisie par l’Organisation des Nations unies pour le développement Industriel (ONUDI) en étroite collaboration avec le Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines et le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime, dont les résultats ont été communiqués lors d’une téléconférence.
Dans le but de promouvoir la filière sur la marque Organic Cactus Seed Oil, cette étude clinique a prouvé les allégations sur l’efficacité de l’huile de figue de barbarie. Ces dernières peuvent être utilisées en tant qu’argument de vente et promotion dans les marchés locaux et internationaux. Lamia Thabet, experte en accès aux marchés avec projet Pampat II, a présenté des résultats encourageants en ce sens.
Notons que la population d’étude était une soixantaine de femmes, entre 45 et 65 ans, couvrant différents types de peaux.
100% de ces volontaires ont constaté une diminution significative des scores “cernes”, une réduction de la rugosité de 80%, une réduction des rides de 80% et une diminution de la pigmentation des taches de 92%. Il a également été remarqué une peau significativement plus claire chez 75% des volontaires et une amélioration significative de la fermeté cutanée chez 71%.”
“La figue de barbarie peut apporter des ressources énormes d’exportation”, selon Mahassen Gbati, point focal de la figue de barbarie au ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime.
La diversification de l’offre nationale est importante aujourd’hui, juge Walid Ben Moussa, responsable du secteur agricole et des industries agroalimentaires au CEPEX, et ce en vue d’accéder à de nouveaux marchés au niveau international.
Pour regrouper et organiser les entreprises de la filière, les chefs des entreprises ont créé l’Association Nationale pour le Développement du Cactus (ANADEC). Le président de l’association, Mohamed Rachdi Bannani, a parlé de la participation de la Tunisie dans plusieurs salons internationaux grâce à l’appui de Pampat II. Rappelons que la première édition du festival international de cactus a été organisée en août 2019.
Bannani a souligné également le manque du soutien de la part de l’État qui doit être amélioré pour conserver l’avancement enregistré ces dernières années.
En outre, ça n’empêche pas l’existence d’un dynamisme autour de cette filière qui doit être valorisée davantage. D’après Nuria Ackerman, la coordinatrice du projet Pampat II, le chiffre d’affaires du secteur se multipliait par 7 entre 2013 et 2019, avec l’augmentation du nombre d’entreprises qui produisaient l’huile de figue de barbarie de 5 à 35 durant la même période, et ce dans 15 régions de Tunisie.
Grâce à cette évolution, plus de 1000 nouveaux emplois ont été créés avec une augmentation dans la rémunération journalière de 50% pendant les cinq dernières années, selon les chiffres présentés par Ackerman. Rappelez-vous de la gagnante de Femme entrepreneure de l’année 2019, Maroua Ben Ali. Cette dernière a fabriqué des produits cosmétiques dérivés de l’huile de figue de barbarie.