Le Bitcoin a signé un nouveau record cette semaine, dépassant la barre symbolique des 20 000 dollars, une première dans 12 ans d’existence. La monnaie numérique a également plané juste en dessous de cette limite en 2017, mais n’a jamais surmonté la bosse et a finalement basculé dans un marché baissier de plusieurs années. Depuis le début de l’année, la cryptomonnaie a gagné plus de 180%, ce qui est bien supérieur aux rendements de la plupart des actifs traditionnels dans une année aussi compliquée que 2020.
Cette hausse inédite intervient après la divulgation par un très grand nombre d’investisseurs de référence qu’ils détiennent la monnaie numérique dans leurs portefeuilles. Parmi eux, nous retrouvons l’assureur américain Mutual Life, PayPal Holdings et surtout le britannique Ruffer Investment Management qui a annoncé qu’il détient l’équivalent de 744 millions de dollars de Bitcoin.
Il y a également la baisse de la valeur du dollar. La politique de la Réserve Fédérale qui fait baisser les taux d’intérêt et compte laisser l’inflation s’accélérer a incité les investisseurs à partir à la recherche d’actifs alternatifs pouvant servir de couverture.
La présence des poids lourds de l’investissement mondial a encouragé les professionnels à intégrer davantage les monnaies numériques dans leurs business auprès des investisseurs institutionnels.
CME Group (principale entreprise au monde de bourse d’échange de marché à terme) vient d’annoncer son intention de lancer des contrats à terme sur l’Ether, la monnaie interne du réseau Ethereum et deuxième plus grande monnaie numérique après le Bitcoin. Dès le mois de février 2021, les traders pourront utiliser les contrats à terme sur Ether de CME pour parier sur les augmentations ou les baisses anticipées de la monnaie numérique ou pour se protéger contre les mouvements de prix défavorables. Trois mois auparavant, CME a commencé à négocier des contrats à terme sur le Bitcoin à Chicago.
Toute cette dynamique anticipe l’arrivée de Libra, la monnaie de Facebook en janvier prochain. Dans un premier temps, le lancement s’effectuera par une seule pièce, soutenue chacune par un dollar. Les autres devises et le composite seraient déployés ultérieurement. L’idée d’avoir un tel nombre de cryptomonnaie est un casse-tête pour les régulateurs qui ont des craintes de ne plus pouvoir contrôler efficacement ces outils dans les années à venir. Pour le moment, et en dépit de leur forte volatilité, ces actifs alternatifs ont montré qu’ils sont capables de générer énormément de gains colossaux qu’aucun autre placement ne peut fournir.