Neuf Tunisiens sur dix affirment que la contrebande est un problème majeur qu’il faut traiter dans les plus brefs délais, selon les résultats de l’afrobaromètre du cabinet One to One for Research and Polling. Ce qui est plus grave, c’est que ces dernières années, la contrebande a gagné du terrain. En effet, 63% des Tunisiens pensent que le taux a considérablement augmenté au cours de l’année 2020. 46% des sondés estiment qu’il est important de se procurer les biens auprès des circuits officiels mêmes s’il faudrait les payer plus chers. Le tiers de ceux qui estiment que la contrebande est un problème majeur jugent que le gouvernement œuvre efficacement pour remédier au problème. Aussi, 6 personnes sur 10 sont d’accord sur le fait que l’Etat doit s’assurer que les personnes qui travaillent dans l’informel paient l’impôt.
L’étude démontre que 69% des 1200 Tunisiens sondés, en février-mars 2020, jugent la performance du gouvernement dans la lutte contre la corruption insatisfaisante.
En effet, 43% des sondés perçoivent les membres de l’ARP comme corrompus. Suivent dans ce classement de perception les fonctionnaires avec un taux de 39%. Les agents des impôts arrivent en troisième place.
Les trois quarts (75%) des Tunisiens souhaitent que les médias enquêtent sur les erreurs du gouvernement et sur la corruption.
44% n’ont pas confiance en l’INLUCC
Cette enquête fait ressortir l’importance des instances gouvernementales. Ainsi, les chiffres affirment que les Tunisiens sondés au sujet de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption sont divisés : seulement 44% d’entre eux affirment ne pas avoir confiance en l’INLUCC, contre 50% qui pensent qu’elle est plutôt efficace.
En dépit de l’existence de l’arsenal juridique, la loi supposée protéger les personnes dénonçant les actes de corruption n’a pas atteint les résultats escomptés. D’ailleurs, 63% des Tunisiens déclarent avoir peur des représailles judiciaires lors de la dénonciation des dossiers de corruption aux autorités.
Concernant le contexte général de l’étude, Afrobaromètre est un projet d’enquête et de recherche, non partisan, qui mesure les attitudes des citoyens sur la démocratie, la gouvernance, l’économie, la société civile, etc.