Le fournisseur chinois de solutions de technologies de l’information et des communications Huawei vient de détrôner Samsung de sa place du premier vendeur de smartphones dans le monde pour le deuxième trimestre 2020, une première selon le rapport du cabinet indépendant Canalys.
Sur la période allant d’avril à juin 2020, Huawei a pu vendre 55,8 millions de téléphones contre 53,7 millions pour son rival Sud-Coréen. À noter qu’il s’agit bien d’une baisse de l’ordre de 5% des ventes en rythme annuel, mais cela reste moins accentué par rapport à Samsung qui a vu ses chiffres fondre de 30% sur la même période. Mais ces résultats sont à interpréter avec prudence. Il ne faut pas oublier que la COVID-19 a bloqué les exportations de Samsung, alors que Huawei a bien profité de son marché local en y réalisant 70% de ses ventes.
C’est une grande victoire pour le groupe chinois qui souffre depuis des années de la pression américaine et même européenne qui a freiné son expansion mondiale. L’année dernière, Huawei a été placé sur une liste noire qui limitait son accès à la technologie américaine et ses appareils se sont retrouvés privés de Google Android. Récemment, une nouvelle règle a été introduite obligeant les fabricants étrangers utilisant des équipements américains de fabrication de puces à obtenir une licence avant de pouvoir vendre des semi-conducteurs à la compagnie chinoise. Cela pourrait affecter la capacité de Huawei à se procurer des puces pour ses smartphones. Il faut savoir que si la compagnie conçoit ses propres processeurs, 90% d’entre eux sont fabriqués par le taiwanais TSMC qui utilise une technologie américaine. De sa part, la Grande-Bretagne a annoncé qu’elle interdirait l’utilisation des équipements Huawei pour son réseau 5G.
Les détracteurs du géant chinois affirment que ses liens étroits avec le gouvernement pourraient donner à Pékin l’opportunité d’utiliser ses équipements pour l’espionnage ou pour perturber les télécommunications. Le constructeur doit trouver de vraies solutions pour continuer son développement. Ses prix incontournables et la qualité de ses équipements ne semblent plus être des arguments suffisants face à l’offensive américaine.