Lorsqu’elle a écrit la musique de Kelmti Horra à Tunis en 2007, Emel Mathlouthi l’entendait jouée par un immense orchestre et chantée main dans la main par un grand choeur, comme un chant de protestation unificateur.
Après avoir inspiré les révolutions tunisienne et arabe en 2010 et 2011, Kelmti Horra a parcouru les continents et les années. Elle a été la chanson titre de son premier album de 2012, a été jouée dans plus de 40 pays et est devenue un hymne international de liberté et d’espoir.
Son rêve a toujours été de se réunir avec des artistes de toute la région arabe et du monde pour la chanter.
Une partie du rêve a été réalisée lorsqu’elle l’a interprété au concert du prix Nobel de la paix organisé par Jay Leno à Oslo en 2015, accompagnée d’un merveilleux orchestre norvégien de 66 personnes, une performance qui a atteint des millions de personnes à travers le monde.
Lorsque la pandémie a commencé plus tôt cette année, et qu’elle a été confinée à Tunis, elle voulait partager un message puissant d’unité, de connexion humaine et d’empathie, plus que jamais nécessaire.
Elle a décidé de faire une vidéo de «quarantaine» de Kelmti Horra et a commencé à contacter des artistes du monde entier. Des gens qui l’ont inspirée, qui font un changement autour d’eux et au-delà, leur demandant d’enregistrer une courte partie de la chanson sur leur téléphone en mode DIY.
Tout le monde a répondu avec beaucoup d’enthousiasme en aimant l’idée de chanter une partie de la chanson emblématique, certains l’ont même traduite dans leur propre langue. Tout cet effort a abouti à un beau rassemblement de 53 musiciens de 22 nationalités différentes et plus de 100 vidéos et pistes audio à traiter !
Ce projet est plus qu’une simple vidéo préparée en période de quarantaine, c’est un message au monde que certaines chansons sont juste plus grandes que tous et peuvent voyager au-delà du temps, des différences culturelles et de la géographie.
“Je me sens pleine d’espoir et fière d’avoir pu rassembler un groupe étonnant de personnes talentueuses d’horizons différents, de cultures différentes, chacun ajoutant sa propre touche, sa propre interprétation, sa propre émotion. Tous unis pour la liberté”, déclare la chanteuse tunisienne.