Le 13 février 2012, la cloche de la Bourse de Tunis a sonné pour annoncer la cotation officielle d’Hexabyte. Le Fournisseur de Service Internet pesait à son IPO 12,500 MTND. Après un peu plus de 8 ans sur la cote de la BVMT, le capital de la société est désormais contrôlé par Standard Sharing Software (3S). Le CMF a ordonné une Offre Publique d’Achat Obligatoire sur le reste du flottant, soit 8,29% du capital. Le prix fixé est à 7,550 TND/action. Cette opération pourrait se solder par le retrait d’Hexabyte de la Bourse. La décision reste entre les mains de 3S qui, si l’OPA aboutit au contrôle de 95% de la société, pourrait rediffuser des titres pour maintenir la cotation.
Pour un actionnaire fidèle, qui a investi dans la société dès son introduction, il a pu obtenir des dividendes de 2,410 TND (en brut), ce qui signifie un rendement net aux alentours de 60%. C’est donc loin d’être une mauvaise affaire.
Pour les 3S, c’est un mouvement stratégique de taille car il lui permettra de récupérer une part de marché dans un secteur plus que jamais dominé par les opérateurs téléphoniques. Fin avril 2020, Hexabyte détenait un portefeuille de 43 715 clients ADSL résidentiels et 1 681 professionnels, soit 5,7% du parc total. Sur une année glissante, la société a perdu 1% de part de marché, ce qui montre son incapacité de concurrencer des opérateurs qui ne cessent d’améliorer leurs offres, notamment avec les Box Data. De sa part, Globalnet a perdu 0,8% de sa part de marché sur la même période. Elle détient 113 648 abonnements résidentiels et 2 727 professionnels. Cela nous donne donc un nouvel FSI avec un parc ADSL total de 161 771 clients et une part de marché de 20,3%. Une jolie avancée pour le fournisseur indépendant qui devrait bénéficier d’économies d’échelles importantes. Pour donner le maximum de chance à cette opération de rapprochement, Monsieur Naceur Hidoussi va continuer à gérer Hexabyte jusqu’à la fin de l’année.
De point de vue financier, Hexabyte est également une bonne affaire pour les 3S. La société n’a aucune dette. En 2019, elle a généré des revenus de 10,991 MTND, un résultat d’exploitation de 0,695 MTND et un bénéfice de 2,026 MTND. Une performance due à des revenus de placements importants, ce qui ne semble pas coller totalement avec son core business. Mais il faut signaler qu’elle a un litige fiscal avec deux redressements pour une valeur totale de 1,175 MTND, provisionnés seulement à hauteur de 0,366 MTND.
Le mariage des deux FSI devrait aider 3S à préparer, dès aujourd’hui, le passage futur et inévitable du réseau cuivre à la fibre optique. C’est le chantier des prochaines années.