Que la conjoncture soit bonne ou mauvaise, les banques sont au cœur de l’actualité. On vient de leur imposer 2% supplémentaires sur les bénéfices de 2019 et ce, après avoir supporté le report des échéances des crédits. Le coût de cette dernière reste le grand inconnu du secteur et une source de tension pour les investisseurs en Bourse.
Mais les derniers jours ont apporté de nouvelles indications qui peuvent nous aider à faire des premières estimations. Le premier chiffre est parvenu de l’Assemblée Générale de la BIAT. Le management avait annoncé que l’impact serait compris en 15 et 20 MTND. Le second a été annoncé par le Président de la Commission des Finances à l’ARP sur un plateau télévisé d’Al Wataniya 1. Il estime que l’impact du report des échéances sur le PNB du secteur bancaire atteindrait 600 MTND.
Faisons maintenant un petit exercice intellectuel. Si nous prenons le chiffre avancé par la BIAT, auquel nous appliquons le taux de transformation du PNB en résultat net dans une première étape, puis la part de marché de la banque dans une seconde, il en ressort que l’impact sur le PNB du secteur serait de l’ordre de 300 MTND. C’est donc une différence du simple au double.
En même temps, si nous prenons le chiffre de Mr. Elloumi, cela suppose un impact financier de 135 MTND en 2020. En partant des estimations de la BIAT, les retombées seraient de l’ordre de 100 MTND. Cela nous donne un intervalle logique pour l’impact sur les résultats nets du secteur de 100-135 MTND.
Ce chiffre implique une année blanche pour le secteur en termes de progression et l’État ne collecterait pas beaucoup de son nouvel impôt. Pour les actionnaires, les niveaux de profitabilité ne permettraient pas de soutenir un dividende élevé en 2021. Certains minoritaires rêvent d’une rémunération du type « 2 en 1 » de sorte à compenser l’absence de dividende cette année, mais il est clair que cela ne serait pas possible. Mettre son argent dans les titres d’une banque est désormais un investissement pour adultes.