L’Association des économistes euro-méditerranéens (EMEA) présente un outil interactif de suivi de la réponse politique à la pandémie en Europe, en Méditerranée et en Afrique.
L’outil, lancé et coordonné par Rym Ayadi, présidente de l’EMEA, et développé par des experts de toute la région, permet une analyse comparative dynamique de la réponse de différents pays à la crise de la COVID-19 en termes de préparation de leurs systèmes de santé, politiques de confinement et les mesures socio-économiques.
La préparation du système de santé a-t-elle entraîné de faibles taux de mortalité ? Comment, quand et avec quelle intensité chaque pays a-t-il mis en œuvre des mesures de confinement? Quelle a été leur efficacité ? Quels pays sont mieux préparés socio-économiquement pour résister à cette crise ? Cet outil de suivi permettra de répondre aux questions sur la gestion de la pandémie dans la région euro-méditerranéenne et en Afrique.
L’analyse des systèmes de santé révèle que, à l’exception de Malte, de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Égypte, les pays euro-méditerranéens ont une préparation des systèmes de santé supérieure à la moyenne de l’indice de sécurité sanitaire mondiale (SGH).
La France et l’Espagne, respectivement 68,2 et 65,9, affichent néanmoins l’un des taux de mortalité les plus élevés d’Europe. Pourquoi ? Quand et quel type de politiques de confinement ont été mises en œuvre ? Quel était le taux de test ? De quel niveau de préparation socio-économique doivent-ils faire face à la crise ?
En termes de politiques de confinement, l’outil de l’EMEA analyse le calendrier pays par pays pour mettre en œuvre des mesures de confinement, l’intensité et le type de mesures imposées par chaque gouvernement. La Tunisie, avec un système de santé plus pauvre, a imposé très rapidement des mesures strictes, dans les 10 jours. La Tunisie compte 1 087 cas. La Turquie, avec l’un des systèmes de santé les plus robustes, a imposé des mesures souples très tard (33 jours).
L’outil analyse également la préparation socio-économique et l’exposition aux chocs externes pour faire face à cette crise en fonction de variables telles que la qualité des institutions, l’espace fiscal, la vulnérabilité sociale ou la dépendance économique et bancaire, entre autres.
L’étude explique pourquoi la Grèce, l’Italie et l’Espagne sont les moins préparées économiquement à faire face à la crise; avec l’Égypte, le Liban et la Tunisie dans l’est et le sud de la Méditerranée; et le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Ghana, le Nigeria et le Sénégal en Afrique.