Un million. C’est le nombre de chômeurs au troisième trimestre, selon les estimations de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, IACE.
“Avec un stock de 650.000 chômeurs et en tenant compte des nouveaux entrants sur le marché du travail, le retour de plus 30.000 TRE principalement des pays pétroliers, ainsi que le quasi arrêt des activités dans plusieurs secteurs tels que le tourisme, des industries destinées à l’export”, a indiqué le think tank dans un rapport publié en mai dernier, “nos estimations portent à croire qu’avec le troisième trimestre, on pourra atteindre un Million de chômeurs, et avec un taux de chômage dépassant les 22%”.
Les répercussions d’un tel nombre élevé de chômeurs sont drastiques. “Le risque d’exposition sociale est très important si on dépasse les 18% avec toutes les répercussions sur l’exode, la situation dans les zones para rurales, la pauvreté, la criminalité et la revendication accrue encouragée par des protagonistes populistes”, lit-on dans ce document.
Que faut-il faire ?
Pour faire face à cette situation, l’IACE a élaboré une série de propositions susceptibles d’atténuer l’impact de la crise sur le marché du travail.
D’abord, le think tank recommande de développer un cadre réglementaire pour l’intermédiation privée et en particulier en ce qui concerne le travail temporaire. Aussi, il faut mettre en place, selon l’IACE, d’un organisme de régulation des cabinets de recrutement en attendant de formaliser l’intermédiation privée en Tunisie.
Les auteurs de l’étude recommandent également de promulguer l’annualisation du temps de travail, moderniser le cadre juridique applicable aux relations individuelles du travail et l’adapter aux nouvelles exigences de la Flexisécurité et de la mobilité du travail et la mise en place d’une législation encourageant le travail à temps partiel.
Il est aussi important de procéder à l’assouplissement des règles de licenciement prévues pour les contrats à durée indéterminée et renforcement de la protection des travailleurs sous contrats temporaires, selon les auteurs du rapport.
Aussi, il faut “définir une meilleure politique concertée des salaires, qui ne soit plus réduite à une simple négociation salariale inflationniste, mais donne réellement effet au principe inscrit à l’article 134-3 du Code du travail selon lequel une partie de la rémunération peut être fixée sur la base de la productivité”.