SIGMA Conseil a effectué une étude inédite sur le comportement des tunisiens vis-à-vis de la crise sanitaire actuelle. Les autorités publiques peuvent, pour le moment, se féliciter. 98% de la population est consciente de la gravité du virus et 96% pensent que le rythme de contagion est rapide. En même temps, 71% des Tunisiens sont confiants en la capacité de l’Etat à faire face à cette pandémie. Les efforts de l’Etat en matière de lutte contre le COVID-19 sont positivement perçus par 84% de la population.
Quant à la stratégie de communication, elle est appréciée par 85% des Tunisiens. Néanmoins, 45% pensent que la décision du confinement a été prise tardivement. Cela explique pourquoi 89% de l’échantillon a totalement respecté les règles imposées par les autorités. La recommandation la plus suivie est le lavage des mains, à hauteur de 82%.
Quant à la capacité des Tunisiens à s’adapter à un confinement plus long, les choses sont plus compliquées. 57% des personnes supporteraient moins d’un mois, la période maximale estimée par 53% des interviewés. 40% des Tunisiens pensent que nous nous dirigeons vers un confinement de plus de deux mois. Un cas extrême de six mois et plus serait supporté par 21%. Il est d’ailleurs peu envisagé (13% seulement). Indépendamment de la période attendue, 84% des Tunisiens font leurs stocks de denrées alimentaires. 12% pensent qu’ils ne manquent de rien alors que 12% n’ont quasiment rien.
Actuellement, le suivi des actualités qui se rapportent au virus est la principale activité des Tunisiens (38%). 28% profitent pour cuisiner et 27% sont connectés. La lecture est pratiquée par 25% de la population.
Le retour à la vie normale reste un grand point d’interrogation. 56% des Tunisiens ne travaillent pas actuellement contre 16% qui continuent à bosser normalement contre 9% en télétravail. Le chiffre le plus intéressant est celui des personnes en chômage technique, qui est de 14%. Déjà, 21% des interviewés ne disposent pas de suffisamment d’argent et 46% pensent pouvoir résister encore pour deux semaines.
Pour l’année scolaire et universitaire, 26% suivent des cours en ligne alors que 41% pensent que les cours reprendront l’été. Une année blanche, et en dépit de l’exclusion de cette solution par les deux ministères en charge de la question de l’éducation, reste attendue par 13%.
La principale conclusion de cette étude est la suivante : un confinement au-delà d’un mois serait une vraie catastrophe sociale. Une bonne partie de la population n’a pas les moyens pour subsister au-delà. L’Etat doit se préparer pour un tel scénario en préparant un plan pour mettre à la disposition des gens les matières de première nécessité.