Selon une étude publiée par Partech Africa Venture Capital 2019, les startups africaines ont multiplié par 8 leurs levées de fonds. Celles-ci s’élèvent à 2020 millions $ en 2019. C’est dire l’énorme potentiel de création de startups dans un continent où la population est jeune et où le mobile fait sa révolution. Même si la mise est essentiellement raflée par trois pays en l’occurrence le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte, le nouveau venu sur le podium, une grande majorité de pays sont dans la visée des investisseurs.
Les investisseurs en sont bien conscients, leurs engagements sur l’early stage ont quadruplé entre 2015 et 2019. Les chiffres l’attestent, ils ont fait le pari de l’Afrique. Incontestablement, aujourd’hui, nous connaissons une innovation élaborée par les africains pour les africains. La question est comment s’inscrire dans cette démarche et surfer sur cette vague ?
Il faut chasser en meute
Aller en Afrique en solo, c’est se vouer à l’échec, a déclaré Slim Ben Ayed, chef de département commercial chez TMI, une société d’intégration de solutions informatiques qui a réussi à gagner des appels d’offres dans 18 pays africains. Un exemple de réussite. « Établir des clusters est primordial. C’est ainsi que nous fonctionnons à TMI. Nos partenaires sont à l’origine de presque deux sur trois des marchés que nous obtenons », a-t-il insisté. Et pour préciser “le besoin est vertical, il faut présenter des solutions clé en main engageant plusieurs prestataires”.
Houyem Ghrairi, fondatrice et CEO de GT Consulting, un cabinet de conseil qui accompagne les entreprises dans plusieurs pays africains dans le domaine de la cyber sécurité et des Telecoms, corrobore dans le même sens. “Je n’accepte pas un projet si je ne maîtrise pas très bien le domaine d’activité et si je ne trouve pas le bon partenaire. Avoir un Carnet d’adresse de partenaires locaux est avantageux”, a-t-elle déclaré. Pour sa part, un des secrets de sa réussite est cet esprit de partage. “Certains se plaisent à faire de la rétention d’information, croyant ainsi qu’ils vont se réserver les marchés, alors que l’expérience a montré qu’ils agissent à l’encontre de leurs intérêts”. Et d’insister, “Ce n’est pas du tout la bonne approche. La coopération permet des synergies, et une création de valeur. Il y a du business pour tous”.
La connaissance du marché local est cruciale. C’est dans ce sens que Laurent Paul Nyobe Lipot, fondateur de l’incubateur Kufanya, qui accompagne les porteurs de projets subsahariens en Tunisie, précise que le business en Afrique se base sur la confiance, une confiance familiale. Les porteurs de projets ont une très bonne connaissance des habitudes et des usages de leurs pays. Des partenariats avec des entrepreneurs tunisiens seraient, pour ces derniers, une alternative d’accès au marché africain sûre et bon marché.