Le regain d’intérêt de la Tunisie pour son propre continent est très tardif : depuis 2012, préférant se tourner vers les partenaires classiques comme l’Union Européenne (UE) et les Etats-Unis. Des actions concrètes ont néanmoins été entamées récemment, à l’instar de notre entrée au Marché commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) qui représente 560 millions de consommateurs potentiels.
L’Afrique doit renforcer les échanges intercontinentaux
Pour Ridha Chalghoum, ministre des Finances, notre continent est très prometteur. Pourtant, l’Afrique doit encore mieux faire au niveau de son intégration régionale. De fait, la part des exportations intercontinentales ne représente que 14% du total, alors que cette part atteint 30% avec l’UE. A titre d’exemple, le commerce intercontinental en Europe représente 51% des échanges et il a atteint 20% en Amérique Latine.
Cette intégration doit se faire par le biais de l’industrialisation et de la modernisation de l’Afrique. “Nous devons passer du statut d’une mine à celui d’une usine”, a déclaré le ministre des Finances. Pour ce faire, il est important de mobiliser les ressources financières nécessaires et de lever les obstacles à l’investissement. Le continent peut miser, d’un autre côté, sur la transition énergétique et sur les nouvelles technologies. C’est d’ailleurs ce qu’on fait des pays comme le Rwanda qui se sont carrément envolés aujourd’hui.
Dans ce même contexte, pour pouvoir booster la croissance économique, la part des investissements doit être revue à la hausse pour atteindre 25% du budget des Etats africains. “Les possibilités de coopération sont nombreuses, notamment dans l’industrie pharmaceutique, la logistique et les infrastructures”, a-t-il encore souligné.
Pour la Tunisie, les échanges avec l’Afrique ne représentent que 10% du total des transactions commerciales, ce qui est très peu. D’où l’intérêt, selon le ministre, de renforcer les partenariats avec les autres pays du continent.