Airbus a mené pendant des années un “plan massif pour offrir et payer des pots-de-vin”, impliquant de très hauts dirigeants, selon des révélations devant les tribunaux de Washington DC, Paris et Londres, a rapporté aujourd’hui le Financial Times. Le géant européen de l’aérospatial a accepté de payer 3,6 milliards d’euros de pénalités aux régulateurs en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
De nombreux pots-de-vin ont été payés par le biais de sociétés écrans créées par des cadres travaillant pour une unité de stratégie et de marketing autonome.
Cette unité, qui gérait un corps d’intermédiaires sur les marchés d’exportation, a dissimulé les pots-de-vin en créant des contrats frauduleux, en acceptant de fausses factures pour des services jamais livrés et en créant de faux rapports d’activité, a admis Airbus aux États-Unis.
Les procureurs français ont déclaré que la société avait augmenté ses bénéfices de 1 milliard d’euros à la suite de violations révélées lors de son enquête.
Airbus versera 2,1 milliards d’euros à la France, 983 millions d’euros au Royaume-Uni et environ 530 millions d’euros aux États-Unis.
L’admission par Airbus d’une série d’infractions de corruption s’étalant au moins jusqu’en 2008 met fin à une enquête de près de quatre ans qui marque une étape importante dans la coopération mondiale contre la corruption.
L’admission est également une victoire majeure pour les réformes anti-corruption introduites en France en 2016, à la suite de l’action américaine contre Alstom et BNP Paribas en 2014. Elles visaient à faire correspondre les normes internationales dans la poursuite de la criminalité en col blanc en durcissant les sanctions et les normes de conformité.