Le coup d’envoi de la troisième édition du Prix de la Fondation Rambourg a été donné jeudi 9 janvier 2020 au siège de la fondation à Tunis. Pas question de déroger à la règle : l’art sera à l’honneur en cette nouvelle année. Deux lauréats seront sélectionnés. Le premier prix a été fixé à 50 000 TND. Quant au second, à 20 000 TND.
Au-delà des récompenses numéraires, il s’agit, surtout, d’offrir un accompagnement aux artistes participants et de leur garantir une visibilité aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné Shiran Ben Abderrazak, CEO de la Fondation Rambourg et membre du jury qui sera amené à sélectionner les lauréats. “Le prix vise à accompagner un maximum d’artistes, à encourager l’innovation culturelle et à accompagner les créateurs”, a-t-il indiqué.
Cette année, c’est l’art contemporain qui sera à l’honneur. “La Fondation Rambourg veut renforcer le marché de l’art contemporain. A l’échelle mondiale, ce dernier a rapporté 1,89 milliard de dollars en 2019. Ce chiffre a doublé en l’espace de 10 ans et il s’est ouvert sur l’Afrique”, a-t-il expliqué.
Soutenir les artistes émergents et leur offrir une visibilité internationale
Le dépôt de candidature commence dès ce jeudi, et il sera clôturé le 15 avril 2020. Une fois chose faite, les membres du jury vont délibérer. Les lauréats seront sélectionnés à la fin du mois de mai 2020. Il s’agit, dans ce même contexte, de permettre aux artistes émergents une visibilité internationale. Le parcours sera valorisé, au-delà de leurs formations académiques. De fait, les participants ne sont pas obligés de justifier d’une formation spécifique. Dans leur dossier de candidature, les artistes vont devoir évoquer leurs parcours et présenter 5 oeuvres qu’ils ont réalisées.
“Toute initiative de l’art contemporain en Tunisie doit être encouragée”, a déclaré, pour sa part, Selma Feriani, propriétaire d’une galerie d’art à Londres et membre du jury. Elle estime que le processus d’accompagnement des artistes tunisiens est complexe. “Une fois ses études terminées, l’artiste se retrouve seul. D’où l’importance de l’accompagner. Les galeries ne peuvent pas assumer cette tâche d’accompagnement à elles seules, d’où la nécessité de l’intervention de l’Etat. Pour soutenir les artistes et l’art contemporain, celui-ci doit organiser, à titre d’exemple, des expositions permanentes ou temporaires”, a-t-elle expliqué.
Pour sa part, Elsa Despiney a rappelé que ce ne sont pas les talents artistiques qui manquent en Tunisie. “La Tunisie n’est pas un sous-pays avec une sous-production. Il abrite des artistes qui méritent d’être présentés à l’échelle internationale. Il faut juste que ces artistes aient confiance en leur capacité de création”, a-t-elle souligné.
Ainsi, le besoin de venir en aide aux artistes émergents est urgent. D’où l’organisation du Prix de la Fondation Rambourg. D’ailleurs, celui-ci a été salué par les artistes présents lors de la conférence de presse. Pour rappel, lors de l’édition 2016, 300 candidatures ont été déposées et 6 lauréats ont été sélectionnés. La Fondation, outre l’appui financier, fournit une aide technique. Elle se présente comme un facilitateur et met à la disposition des artistes son vaste réseau de contacts.
Prix de la Fondation Rambourg : les membres du jury
- Elisabeth Krief, Présidente
- Shiran Ben Abderrazak
- Selma Feriani
- Esla Despiney
- Fatma Kilani
- Mathieu Lelievre
- Laurent Thierry
- Lucien Zayan.