Dans le cadre de la 36ème conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires qui se tient du 23 au 30 juillet 2018, le Centre de promotion des exportations, en coopération avec le ministère des Affaires étrangères, a organisé, le lundi 30 juillet 2018, une journée consacrée à « la diplomatie économique de la Tunisie ». Des rencontres directes se sont tenues, à cet effet, entre les chefs de missions diplomatiques , les opérateurs économiques et les responsables des diverses structures économiques publiques et privées.
Des ateliers ont été organisés donnant l’occasion d’informer les ambassadeurs tunisiens des opportunités de coopération et de partenariat avec les pays frères et amis dans les domaines du commerce, du tourisme, de l’investissement, de la création d’emplois et de l’appui à l’économie tunisienne. Un parterre de décideurs réunis durant cette journée ont mis en avant l’importance de renforcer la place de la Tunisie et son image sur la scène économique internationale, soulignant au passage les efforts accomplis jusqu’à présent.
En ouverture, Khemais Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères a souhaité que les ateliers organisés dans le cadre de cette journée aboutissent à des propositions concrètes pour promouvoir les exportations, l’investissement et la conquête de nouveaux marchés.
“Notre diplomatie économique, a ajouté le ministre, est aujourd’hui une orientation stratégique du pays comme le confirme notre adhésion à la COMESA en tant que membre, à la CEDEAO en tant qu’observateur ainsi que l’ouverture de nouvelles représentations diplomatiques et les missions effectuées en Asie, en Amérique latine et en Afrique” a souligné le ministre.
M. Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME a appelé à valoriser les « success story » des entreprises tunisiennes performantes, et à promouvoir le crowdfunding en Tunisie comme nouvel outil de financement
Une vision et un plan national, ce qui manque encore et toujours…
Notons que la diplomatie fait encore ses premiers pas en Tunisie, et qu’une stratégie manque encore à l’appel. Samir Majoul, président de l’UTICA n’a pas manqué de souligner ce point. Il a appelé à l’adoption d’un plan d’action conjoint avec une dimensions politique, diplomatique, économique et financière pour accélérer l’accès des entreprises vers le continent africain, et renforcer leur présence sur ce continent soulignant que la diplomatie économique exige une volonté politique claire et une stratégie nationale qui fixe des objectifs, ajuste les étapes et exploite les capacités disponibles comme c’est le cas dans des pays similaires à la Tunisie.
Dans ce cadre, le patron des patrons propose d’initier un plan national basé sur une collaboration entre les secteurs public et privé pour délimiter les pays ciblés et les produits prioritaires.En effet, compte tenu de l’étroitesse de notre marché intérieur, nous n’avons pas d’autre solution que de nous focaliser sur les exportations et de développer un plan ciblant toutes les entreprises tunisiennes, quelle que soit leur taille, pour créer plus de richesse et plus d’opportunités d’emploi pour les jeunes Tunisiens. L’objectif que nous visons, a affirmé M. Majoul, est un saut qualitatif pour les exportations tunisiennes et leur passage de 40 milliards de dinars aujourd’hui à 100 milliards de dinars avant la fin de 2025.
Il a ensuite appelé à la tenue rapide de la deuxième session du Conseil supérieur de l’exportation et la mise en œuvre du reste des décisions annoncées lors de la première session notant avec satisfaction certains progrès sur le plan de la compréhension et de l’action conjointe soulignant qu’il nous reste encore beaucoup à faire pour atteindre le niveau souhaité et réaliser les objectifs souhaités dans ce domaine.
“Je n’exagère pas en disant que notre pays sera capable de faire des miracles et de sauver notre économie défaillante, si nous prenons les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les réformes convenues lors de l’accord de Carthage 2 et ce, dans le cadre d’un vrai partenariat PPP ” a souligné le président du patronat.
Rappelons que la Tunisie a été choisie pour abriter en mars 2019, la prochaine session ordinaire du Sommet arabe, et le Sommet de la francophonie en 2020. Le pays s’apprête également à faire son entrée en qualité de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies pour les années 2020–2021.