Jusqu’à les années 2000, être un banquier était un luxe, un objectif pour la grande majorité des étudiants des universités d’économie et de gestion. Un banquier c’est un joli pactole de 17 salaires, une structure stable, un accès privilégié aux crédits et un bon statut social. Qui peut offrir mieux ? Progressivement, des changements profonds ont touché ce métier. Les besoins des établissements de crédits ne sont plus les mêmes avec l’évolution technologique que nous vivons aujourd’hui.
La banque d’aujourd’hui n’a plus essentiellement besoin de chargés de clientèles. Ces derniers avaient le rôle de collecter de l’information sur les clients existants et potentiels et de préparer une longue liste de paperasse pour leurs opérations. Ce schéma de fonctionnement classique est en train de disparaître car la majorité des établissements fait aujourd’hui appel à des modèles de notation interne. Ce n’est plus la seule réputation du client qui donne accès aux ressources, mais ce sont ses chiffres.
Le poste de guichetier est également en voie d’extinction. Plusieurs banques se sont lancées dans la création d’agences intégralement automatisées. Actuellement présentées comme des projets pilotes, ces points de vente seront au bout de quelques années la règle.
Actuellement, l’accent est plutôt mis sur l’aspect réglementaire avec la montée des contraintes et des risques de blanchiment d’argent. Plusieurs postes sont accordés à des juristes qui assurent la veille réglementaire et l’analyse des retombées juridiques sur le fonctionnement de la banque. Cela sans oublier le grand défi qui attend les banques et qui concerne le passage aux normes IFRS.
Enfin, la digitalisation qui s’accentue implique la présence d’un plus grand nombre d’ingénieurs. Les métiers liés au secteur informatique sont plus que jamais nombreux. Le chantier des systèmes d’information est la priorité actuelle de plusieurs établissements de crédits. Le passage à un nouveau mode de fonctionnement exige également le recours à la gestion des données, allant de leur collecte à leur stockage, ce qui signifie l’engagement de data scientist.
Reste maintenant le grand problème de trouver le bon profil. En fait, être un pur technicien ne suffit pas. Il convient d’avoir une culture économique et bancaire. C’est cette rareté qui explique aujourd’hui le niveau élevé des salaires accordés aux titulaires de ces postes. Pas une bonne nouvelle pour les banques dont les frais de personnel ont représenté, au cours de la première moitié de l’année de 2019, 30% de leurs Produits Nets Bancaires !