La technologie, aussi avancée soit-elle, ne crée pas de valeur sans vision humaine. C’est le message central porté par Chouaieb Nemri, Generative AI Blackbelt chez Google, devant de jeunes dirigeants tunisiens réunis à l’initiative du CJD Tunisian Horizon. Cloud, intelligence artificielle, modèles génératifs : tout cela reste secondaire si l’on n’ose pas expérimenter, apprendre en continu et replacer l’humain au cœur des transformations.
D’emblée, l’expert a rappelé une réalité souvent mal comprise : l’IA n’est pas une finalité. Elle devient puissante uniquement lorsqu’elle répond à un problème réel, avec un contexte clair et une intention précise.
Trois niveaux d’usage de l’IA générative à maîtriser
Pour aider les dirigeants à passer du discours à l’action, Chouaieb Nemri a structuré son intervention autour de trois grands niveaux d’utilisation de l’IA générative.
Le premier niveau concerne les outils d’augmentation de productivité. Il s’agit de plateformes capables de se connecter à différentes sources de données, de comprendre le contexte et de synthétiser l’information utile. Ces systèmes permettent de gagner du temps, d’éviter les tâches répétitives et de se concentrer sur la prise de décision. L’objectif n’est pas de remplacer l’humain, mais de lui offrir une vue claire et rapide de l’essentiel.
Le deuxième niveau touche à l’automatisation intelligente. Toute tâche répétée plusieurs fois mérite d’être automatisée. Selon lui, si une action est faite une première fois, puis une deuxième, puis une troisième, il faut se poser la question de sa délégation à une machine. Cette logique permet de transformer l’expertise métier en processus scalable, sans perte de qualité.
Le troisième niveau, le plus stratégique, concerne les applications et modèles économiques entièrement nouveaux. L’IA permet aujourd’hui de créer des services qui n’existaient pas auparavant. L’exemple évoqué est celui de solutions capables de concevoir une application complète – code, logique et modèle économique – à partir d’une simple idée formulée en langage naturel. Une rupture qui change profondément le rôle des développeurs et des product managers.
« Chez Googlele rôle du product manager évolue rapidement » explique Nemri et d’ajouter « Il ne s’agit plus seulement de gérer une roadmap ou de rédiger des spécifications, mais de prototyper soi-même, de tester, d’itérer et de comprendre techniquement ce que l’IA permet ».


