La finance et l’assurance sont des huiles dans les rouages de l’économie. Leur valeur ajoutée, bien qu’intangible, est réelle car elle permet à tous les autres secteurs de produire plus, d’investir et d’innover en toute sécurité. Sans elles, le niveau global de production, et donc le PIB, serait bien plus faible.
En Tunisie, les activités financières et d’assurance ont généré une valeur ajoutée de 4 099,7MTND au cours de l’exercice 2024, contribuant ainsi à hauteur de 4,2% au PIB (aux prix constants 2015). Sur les neuf premiers mois de 2025, la valeur créée s’est élevée à 2 825,3 MTND, soit 3,8% du PIB de la période. Encore plus intrigant, sur les quatre derniers trimestres, il y a eu une régression continue en glissement annuel. La valeur ajoutée du troisième quart de 2025 est d’ailleurs la plus faible depuis 5 ans, à seulement 894,3 MTND.
Les activités financières et d’assurance créent de la valeur, non pas en produisant un bien physique, mais en fournissant des services intermédiaires essentiels qui facilitent et sécurisent toute l’activité économique. Il y a par exemple la marge de service, la transformation des échéances et des risques, l’évaluation et la mutualisation des risques. On peut ajouter à cette liste les commissions des opérations d’allocation de capital et de conseil, ainsi que les transactions qui génèrent des frais de courtage et de gestion.
La pression sur les sociétés du secteur financier, qui voient leurs bénéfices prendre le chemin de la baisse, sera reflétée dans la croissance future. Si elles ne financent pas la production aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’économie qui va en souffrir. L’impact sur le chômage est plus rapide et il est déjà visible. Il faut faire attention à ce point car nous avons l’impression que le secteur financier est observé juste comme une industrie qui asphyxie les entreprises et les ménages, oubliant ce qu’il apporte concrètement à l’économie.









