Le ministère de l’Équipement révèle un diagnostic préoccupant et approfondi de l’état des routes et ponts en Tunisie. Entre vieillissement accéléré, sous-investissement et risques structurels, un plan massif d’investissement se dessine en vue d’éviter une crise majeure des infrastructures.
Le ministère de l’Équipement a dévoilé une réalité longtemps redoutée: une grande partie du réseau routier et des ponts tunisiens se trouve aujourd’hui sous tension, fragilisée par des décennies de pression, de vétusté et d’entretien irrégulier.
Ce diagnostic bien ciblé et approfondi, établi et mis en place à la suite de plusieurs mois d’audits techniques, met en lumière un besoin urgent de réhabilitation et de modernisation, estimé à plusieurs milliards de dinars, pour éviter des défaillances aux conséquences potentiellement graves pour la mobilité nationale.
Selon les premières conclusions rendues publiques, près d’un tiers du réseau routier classé souffre de dégradations avancées, visibles aussi bien dans les zones urbaines que sur les axes stratégiques reliant les régions.
Les intempéries répétées, l’augmentation du trafic lourd et l’absence de budgets réguliers dédiés à la maintenance ont accéléré l’usure.
Certaines sections, qualifiées de «sensibles» ou plutôt «fragilisées», présentent même des risques de rupture à moyen terme si aucun chantier n’est engagé. Autrement dit, si aucune action ne serait menée dans les plus brefs délais.
Les ponts, considérés comme des infrastructures à très haut risque, n’échappent pas à cette alerte. Plusieurs d’entre eux nécessitent des interventions immédiates, allant du renforcement structurel à la reconstruction partielle.
Le ministère avertit qu’un effort massif et coordonné devra être lancé pour sécuriser ces ouvrages essentiels, notamment ceux situés sur les corridors économiques utilisés quotidiennement par les transporteurs.
Face à ce tableau préoccupant, le département de l’Équipement prépare un plan d’investissement pluriannuel destiné à moderniser l’ensemble du réseau. Celui-ci prévoit la mobilisation de financements nationaux, mais aussi l’ouverture à des partenariats internationaux comme solution pour accélérer les travaux et améliorer les standards de sécurité.
L’objectif affiché est clair: éviter à tout prix que la Tunisie ne se retrouve confrontée à une crise des infrastructures, tout en garantissant la continuité économique et la circulation des biens et des personnes.
Au-delà du constat technique, ce rapport sonne comme un appel politique à prioriser l’entretien des routes et ponts, longtemps relégué au second plan.
En somme, pour le ministère, la modernisation du réseau n’est plus un choix, c’est une urgence nationale.









