Le secteur bancaire tunisien se retrouve engagé, parfois malgré lui, dans l’un des plus vastes exercices de régularisation jamais imposés.
Sous l’impulsion des autorités et dans un contexte globalement exigeant en matière de transparence, les banques doivent procéder à une mise à niveau accélérée de leurs comptes, de leurs procédures et de leurs mécanismes de contrôle.
On parle ici d’un chantier colossal qui pourrait redéfinir l’équilibre financier du pays.
La Banque centrale de Tunisie a franchi un pas décisif en ordonnant aux établissements financiers de revoir en profondeur leur gestion interne.
Cette décision intervient alors que la stabilité monétaire du pays reste fragile, et que les institutions internationales scrutent de près la capacité de la Tunisie à moderniser son système bancaire.
Les banques sont désormais tenues de régulariser les dossiers en suspens, de renforcer leurs provisions et d’améliorer la traçabilité de leurs opérations.
Plusieurs dirigeants du secteur évoquent le sujet d’une «mise au propre plutôt forcée» qui exige des moyens humains et technologiques conséquents.
Les pressions extérieures jouent également, dans ce contexte, un rôle crucial.
La Tunisie doit se conformer à des standards renforcés en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, un dossier particulièrement sensible dans les évaluations internationales.
En parallèle, la montée des créances impayées et la persistance de zones d’ombre dans certaines transactions inquiètent les régulateurs.
Face à ces défis, la BCT impose désormais des délais serrés, des contrôles plus stricts et menace de sanctions en cas de non-conformité, poussant les banques à accélérer leur transformation.
Ce vaste effort de régularisation impactera inévitablement et forcément les clients.
Les entreprises comme les particuliers pourraient faire face à des vérifications supplémentaires, des demandes accrues de documents ou des délais allongés pour l’octroi des crédits.
À court terme, ces lourdeurs administratives présentent le risque de freiner les opérations bancaires.
Néanmoins, à moyen terme, les analystes estiment que cette volonté d’assainissement est incontournable pour améliorer la confiance dans le système financier tunisien, attirer davantage d’investissements et éviter de nouveaux chocs économiques.
Pour les autorités, il s’agit d’un passage obligé: un grand ménage nécessaire pour garantir la stabilité et la crédibilité d’un secteur au cœur de l’économie du pays.









