L’Algérie est l’un des principaux poumons économiques de la Tunisie. Le dernier chiffre disponible fait état de près de 800 entreprises tunisiennes qui sont actives dans ce pays. Ce nombre aurait dû être plus élevé si la fameuse règle 51% – 49% n’avait pas été instaurée en 2009. Selon ce principe, les étrangers ne peuvent pas détenir plus que 49% d’un projet économique. Bien évidemment, cela a posé d’énormes problèmes aux investisseurs tunisiens, et étrangers d’une façon générale, qui voulaient contrôler la décision dans ces entreprises.
Mais les dernières nouvelles révèlent que le gouvernement en place à Alger a décidé de supprimer cette règle et d’inclure cette mesure dans la prochaine Loi de Finances 2020. Cette levée ne concerne que les secteurs considérés comme non stratégiques.
Pour les Tunisiens, c’est probablement la meilleure nouvelle qu’ils ont entendue depuis des années. Le marché algérien n’est qu’une extension du nôtre, avec une taille qui dépasse 41 millions de consommateurs. Il suffit donc de trouver un financement et d’installer son usine. Nos industriels peuvent compter sur la présence de la filiale de Tunisie Leasing & Factoring (MLA) pour financer leurs outils de production.
En même temps, il faut que nous tenions compte que l’Algérie serait un concurrent très douteux pour la Tunisie en matière d’attraction d’IDE. Même avec cette règle restrictive, le pays a pu convaincre de gros groupes internationaux de s’installer, que dire en levant toutes les barrières. A court terme, nous risquons de voir un flux financier sortant (initié par les investisseurs tunisiens) et un manque dans celui provenant de l’étranger. Plus que jamais, l’amélioration de la logistique mise à la disposition des agents économiques s’impose. Nous avons enregistré des avancées significatives en matière de législation, reste maintenant le volet le plus dur : trouver les ressources nécessaires pour investir massivement dans nos autoroutes, nos ports et nos aéroports. Le prochain gouvernement aura du boulot.