Face à une récolte exceptionnelle et à la chute des prix internationaux, la Tunisie a décidé de stocker jusqu’à 150 000 tonnes d’huile d’olive afin de les vendre, dans une seconde étape, à des tarifs préférentiels au profit des consommateurs. Une stratégie annoncée par le ministre de l’Agriculture Ezzedine Ben Cheikh et confiée à l’Office national de l’huile, destinée à stabiliser le marché tout en protégeant producteurs et ménages ainsi que dans le cadre d’une optimisation des fluctuations au sein du marché.
La Tunisie se prépare à une campagne oléicole quantitativement hors norme, avec une production exceptionnelle qui devrait atteindre près de 500 000 tonnes pour 2025-2026.
Cette abondance fructueuse ne peut être que porteuse d’espoirs, mais elle comporte aussi des risques pour l’équilibre du marché.
Afin d’éviter une chute désordonnée des prix et préserver les acteurs de la filière, le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer la mise en place d’un stock stratégique pouvant aller jusqu’à 150 000 tonnes.
Ce dispositif, fondé et piloté par l’Office national de l’huile (ONH), sera déployé sur une période prévisionnelle d’environ trois mois.
Cela servira dans un premier temps à réguler l’offre dans un contexte de surproduction et à garantir un revenu stable aux producteurs, en particulier les petits exploitants qui subissent déjà les impacts de la baisse des cours internationaux.
Malgré une hausse notable des exportations tunisiennes, la réduction des recettes liée à la chute des prix mondiaux interdit de fermer les yeux sur la nécessité d’une intervention publique.
Le stockage en question permettra, par la même occasion de préparer des ventes à tarifs préférentiels, destinées à soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
On parle d’un mécanisme dont les modalités de distribution seront communiquées avec de plus amples précisions dans les prochaines semaines, et qui devrait garantir un accès élargi à un produit emblématique de la consommation tunisienne.
À ce propos, il ne faut surtout pas oublier de mentionner que l’huile d’olive, pilier du patrimoine culinaire du pays, demeure au cœur des enjeux sociaux et économiques.
Dans le cadre d’une certaine simultanéité, le gouvernement renforce son soutien à la filière à travers un ensemble de mesures financières: restructuration des dettes de l’huilerie, facilité de crédits pour la transformation et le stockage, et mobilisation active et bien ciblée des banques publiques et privées.
L’objectif est d’assurer une meilleure coordination entre récolte, transformation et mise en marché, tout en préservant la compétitivité à l’export.
Avec une telle stratégie, la Tunisie tente de transformer une année exceptionnelle en atout majeur pour toute la filière.
En quelques mots, en sécurisant les prix, en soutenant les producteurs et en garantissant l’accès à une huile d’olive abordable, le pays cherche à bâtir un modèle plus durable et plus résilient pour les années à venir.









