À 34 ans à peine, Zohran Mamdani s’apprête à marquer l’histoire de New York. Ce jeune élu au ton calme mais au discours tranchant pourrait devenir le nouveau maire de la ville la plus symbolique du capitalisme mondial. Derrière son profil de démocrate socialiste, il défend une vision rare : celle d’une économie qui fonctionne sans sacrifier la justice sociale. Un pari audacieux pour celui qui veut prouver qu’on peut gérer une métropole sans se soumettre à Wall Street.
Né d’un couple hors du commun — Mira Nair, la célèbre réalisatrice indienne, et Mahmood Mamdani, intellectuel respecté à Columbia — Zohran a grandi entre deux mondes : la rigueur universitaire et la liberté artistique. Diplômé du Bowdoin College, il a vite compris que le savoir n’a de sens que s’il se met au service du collectif. Son enfance l’a exposé très tôt aux contrastes : l’Afrique de ses origines, les inégalités de New York, la diversité culturelle du Queens. Ce mélange d’expériences a façonné un regard lucide, sans cynisme, mais avec une exigence sociale constante.
Avant de se lancer dans la politique, Mamdani a tout essayé ou presque : la production musicale, la réalisation, puis le militantisme de terrain. En 2020, il fait le grand saut et décroche un siège à l’Assemblée de l’État de New York. En quatre ans, il s’impose par sa constance et sa méthode. Ses combats ? La gratuité partielle des bus, la régulation des loyers et une fiscalité plus juste pour les grandes universités privées. Ce n’est pas un idéologue, mais un pragmatique. Il préfère les chiffres aux discours et veut prouver qu’on peut réformer sans plomber le budget.
Sur le plan financier, Mamdani ne ressemble pas au cliché du jeune militant fauché. Selon Forbes, son patrimoine avoisinerait les 200 000 dollars, essentiellement grâce à un terrain familial en Ouganda estimé entre 150 000 et 250 000 dollars. Et son futur salaire de maire — environ 260 000 dollars par an — lui offrira une stabilité économique confortable. De quoi lui donner une marge de manœuvre rare : il n’a pas besoin des grands donateurs pour gouverner. Cette indépendance, il en a fait un principe.
Ce que Mamdani veut, c’est une économie urbaine plus équilibrée, où la croissance ne profite pas qu’aux tours de Manhattan. Il milite pour un gel des loyers dans les quartiers les plus tendus et pour un développement du logement abordable. Son approche est claire : la mobilité, le logement et la culture ne sont pas des “fardeaux sociaux”, mais des leviers économiques. En d’autres termes, il ne veut pas ralentir New York, il veut simplement que tout le monde avance au même rythme.









