Candidat à la présidentielle, Mehdi Jomaa a présenté aujourd’hui son programme électoral. Sans surprise, les volets économiques et sécuritaires ont été le point focal de cette conférence. Détails.
Si Mehdi Jomaa se présente à l’élection présidentielle, c’est parce qu’il estime avoir les compétences et la volonté nécessaires pour redresser la barre et en finir avec la crise économique et sociale. C’est du moins ce que promet le candidat du parti Al Badil.
Le président et l’économie
Pour Jomaa, les trois dernières années ont coûté cher aux Tunisiens. “L’endettement du pays a atteint des niveaux jamais enregistrés auparavant”, a-t-il souligné. “Le pire est que toutes ces dettes n’ont eu aucun impact positif sur la qualité de vie des citoyens qui souffrent la dégradation du niveau de vie et une hausse considérable du taux de criminalité”, a ajouté Jomaa. “Aujourd’hui on ne s’endette plus pour investir”, a-t-il indiqué. “Aujourd’hui, on s’endette pour payer d’autres dettes”.
Dans ces conditions, un Président de la République, comme tout autre responsable dans l’État Tunisien, ne peut que s’activer sur le plan économique. “Si j’étais élu Président, je n’épargnerais aucune opportunité, où qu’elle soit dans le monde, pour nouer de nouveaux partenariats profitant à la Tunisie”, a promis Jomaa.
Pour lui, la diplomatie économique doit être partie intégrante de la mission de chaque diplomate tunisien. Mais il n’y a pas que le corps diplomatique: “La Tunisie est forte des milliers des Tunisiens partout dans le monde et nous devons en tirer pleinement profit pour attirer de nouveaux investissements”.
En ce qui concerne l’Aleca, le candidat a annoncé qu’il ne s’oppose pas à un partenariat approfondi avec l’Europe, premier partenaire économique du pays. Néanmoins, Jomaa a souligné qu’il faut renégocier l’accord sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant. Pour lui, il n’est pas question d’ouvrir des secteurs clés de l’économie tunisienne sans la préparation adéquate des acteurs locaux. D’un autre côté, l’ancien chef du gouvernement a indiqué qu’une ouverture bien étudiée peut contribuer au développement des secteurs économiques comme c’était le cas avec l’industrie. “Cette ouverture peut être une aubaine pour des secteurs comme le textile et l’huile d’olive”, a-t-il précisé.
Remettre de l’ordre
Sur le volet sécuritaire, Mehdi Jomaa a déploré la hausse des taux de criminalité qui ont été enregistrés ces derniers mois. “La lutte contre le terrorisme est, et restera, la priorité numéro un”, a souligné le candidat, “mais à cela, il faut ajouter la lutte contre la criminalité et le crime organisé”, a-t-il ajouté.
Dans ce cadre, le candidat a également proposé la révision de l’organisation des forces de l’ordre et d’y injecter une bonne dose de nouvelles technologies afin d’en assurer l’efficience. “Il n’est plus question qu’un agent de sécurité travaille plus de 10 heures à la file”, a déploré Jomaa. “Ceci nuit aussi bien au bien-être des forces de sécurité qu’à leur capacité à faire face aux menaces sécuritaires”, a-t-il précisé.