La Bourse de Tunis vient d’annoncer une séance plus longue à partir de la rentrée prévue pour le 2 septembre 2019. Ainsi, les échanges sur le compartiment du Continu vont durer une heure de plus par rapport à l’ancienne organisation.
Le leitmotiv de cette décision serait, à notre avis, la chute libre des volumes sur le marché actions. Depuis le début de l’année, le total des transactions a reculé de 27,7% à 820,613 millions de dinars, soit une moyenne quotidienne de 5,161 millions de dinars. Ce chiffre englobe les transactions de bloc qu’il convient d’éliminer et qui se montent à 239,456 millions de dinars. Le volume réel est donc de 581,158 millions de dinars seulement. La moyenne quotidienne passe à 3,655 millions de dinars.
Ce maigre volume est synonyme d’une vraie crise, si nous tenons en compte que 23 brokers le partagent. Faisons un petit calcul. Si le courtage moyen est de 4‰ (hypothèse généreuse), le revenu généré par jour et par toute la place serait de 29 240 dinars (volume dans les deux sens, achat et vente). La part de chaque intermédiaire serait ainsi de 1,271 dinars. Est-ce que cela lui permet de couvrir ses charges ? Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le marché reste fortement concentré, avec les deux principaux acteurs qui se partagent plus du tiers du volume, rendant la vie difficile aux autres opérateurs.
Une séance plus longue permettrait, théoriquement, de générer des volumes plus importants. Ce n’est qu’une partie de la solution. Une plus grande dynamique nécessite des papiers de qualité, des flux acheteurs de la part d’investisseurs étrangers, de nouveaux produits et un rendement attractif des placements. Les rendements des produits à taux fixe ne cessent de compliquer la tâche des brokers. Ces derniers doivent faire plus de lobbying pour que la prochaine Loi de Finances contienne de nouveaux avantages pour redonner vie à un secteur qui souffre.